Kei Lam, lauréate du Prix de la BD 2022 pour Les saveurs du béton
Les saveurs du béton est un témoignage de cette double culture, Kei Lam en parle avec humour et tendresse
Le 1er Prix de la BD du Musée de l’histoire de l’immigration a été attribué à Kei Lam pour Les saveurs du béton.
Le Musée national de l’histoire de l’immigration a récompensé pour la première fois une BD écrite en français sur les thématiques des migrations, de la mémoire, des identités plurielles et de l’exil.
C’est une illustratrice française d’origine hongkongaise, Kei Lam, qui est l’heureuse lauréate. Née à Hong Kong en 1985, elle arrive en France à l’âge de 6 ans, pour rejoindre son père, artiste portraitiste. « Il réalisait des portraits dans tous les lieux touristiques de Paris, notamment Beaubourg », révélera la fille dans une interview.
En 2009, diplômée de l’école d’ingénieurs de la ville de Paris, elle travaille dans un bureau spécialisé en aménagement urbain. Parallèlement, elle s’adonne à sa passion, le dessin, et décide de s’inscrire à un cursus d’études d’illustration à l’école de Condé, en 2015. Elle obtiendra son diplôme une année après.
Entre urbanisme et inégalités sociales
Après Banana Girl, premier roman graphique et autobiographique qui a reçu le Prix Unicef de littérature jeunesse 2018, Kei Lam poursuit le récit de son enfance franco-chinoise au quartier de La Noue, au nord au Bagnolet. Avec tendresse et humour, l’autrice relate ses années collège de l’autre côté du périphérique, ainsi que le ballotement entre deux identités.
Devenue adulte, Kei Lam interroge les liens qui existent entre urbanisme et inégalités sociales. La jeune femme explore dans ses dessins, également, la vie d’une communauté qui fait l’objet de multiples stéréotypes. Attachée à sa famille, à son histoire et traditions, Kei Lam se présente aussi comme une jeune Française qui essaye de faire la synthèse de deux histoires.
Les saveurs du béton (Steinkis, 2021) est un témoignage de cette double culture. Kei Lam en parle avec humour et un regard perspicace. Un album drôle, profond et sensible auréolé donc du 1er Prix de la BD du Musée de l’histoire de l’immigration, avec le soutien du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.
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