Kabylie. Il y a un an, Rahima et Manel étaient victimes d’un complot satanique
Il y a un an, le 9 mars 2021, dans le village kabyle d’Ichekaben en Algérie, à proximité de la ville de Béjaia, Manel, 5 ans et sa maman Rahima, 44 ans, étaient sauvagement assassinées dans leur maison, victimes d’un complot satanique. Une histoire d’exorcisme orchestrée par des membres de leur propre famille.
« Nous connaissons le principal présumé auteur de ce féminicide et infanticide, qui n’est nul autre que le frère de Rahima », déclarait à l’époque au Courrier de l’Atlas Nassima Chillaoui, une des cousines des victimes.
Un an plus tard, la famille attend toujours que toute la lumière soit faite sur ce drame. « Nous en sommes loin, très loin », regrette aujourd’hui Nassima Chillaoui. « Le juge d’instruction en charge de l’affaire a requalifié ce double meurtre en homicide involontaire. C’est une honte ! », peste-t-elle.
« Heureusement, le Procureur de la République a fait appel de cette décision inique. Nous espérons que la Cour suprême reprendra le dossier », précise encore Nassima Chillaoui.
Au-delà de cet horrible drame, les proches des deux victimes insistent pour rappeler que ce double assassinat n’est pas un cas isolé. Ils refusent que de telles pratiques puissent avoir lieu dans leurs villages et à leur insu. « Il y a eu par le passé d’autres rituels sataniques qui ont emmené à d’autres drames. C’est juste qu’on n’en parle pas. C’est un sujet tabou dans la société algérienne », insiste Nassime Chillaoui.
« Quelques-un(es) de leurs représentants exercent toujours dans des cabinets, reçoivent sur rendez-vous, profitent de la faiblesse des gens pour leur extorquer de l’argent. Certains donnent même leur salaire d’un mois en une heure », fulmine-t-elle. « Il est temps que ces sectes qui ont pignon sur rue et qui sont à l’origine de ces rituels soient sanctionnées. Il ne faut plus attendre et les interdire », demande Nassima Chillaoui.
La famille organise ce vendredi 11 mars une commémoration au cimetière d’Ichekaben, là où sont enterrées Manel et sa mère. Une occasion pour les proches de rappeler aux autorités algériennes qu’ils sont déterminés à ne rien lâcher…