Un nouveau parquet national antiterroriste
Le Premier ministre Edouard Philippe lors de la présentation d’un plan d’action contre le terrorisme au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure à Levallois-Perret
Lors de l’annonce du nouveau plan de lutte contre le terrorisme, Edouard Philippe a validé l’idée de la mise en place d’un parquet national antiterroriste.
Il avait été annoncé en décembre dernier par Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, puis écarté, avant de revenir sur le tapis, cette fois pour de bon, donc en plein mois de juillet. C’est le Premier ministre qui en a fait l’annonce.
Ce nouveau parquet devrait être composé d’une trentaine de magistrats. Et seront également rattachés à cette nouvelle structure des procureurs délégués antiterroristes « au sein des parquets territoriaux les plus exposés », a précisé Edouard Philippe.
L’idée est d’assurer le plus grand maillage territorial. Jusque-là, la lutte contre le terrorisme était exclusivement confiée au parquet de Paris.
Compromission du secret de la défense nationale
Le champ de compétence de ce nouveau parquet national antiterrorisme, comme son nom ne l’indique pas, ne couvre pas seulement la lutte contre le terrorisme. Il couvre également les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et tout ce qui concerne la compromission du secret de la défense nationale.
« Usine à gaz »
L’annonce de la création de ce nouveau parquet national antiterroriste a aussitôt suscité le scepticisme du Syndicat de la magistrature. « On est en train de créer quelque chose qui est totalement artificiel », a considéré Vincent Charmoillaux, le secrétaire national du Syndicat de la magistrature au micro de France Info.
Selon lui, il ne s’agit que d’un « effet d'annonce » avec la mise en place de ce qu’il appelle une « usine à gaz » avec laquelle il sera « plus compliqué de mobiliser du monde très vite ». Le Syndicat de la magistrature était favorable à une « compétence interrégionale ».
Chloé Juhel
