Quand la solidarité peut conduire en prison

 Quand la solidarité peut conduire en prison

Manifestation à Gap dans les Alpes françaises


Les 7 de Briançon ont été condamnés à de la prison pour avoir aidé des personnes migrantes à la frontière franco-italienne. 


Condamnation


Le 8 novembre dernier, Raphaël Balland, procureur de la République, terminait ses réquisitions en demandant, pour le délit « d’aide à l'entrée irrégulière d'un étranger », 12 mois d’emprisonnement dont huit avec sursis requis à l’encontre de Jean-Luc Jalmain et Mathieu Burellier, assortis d’une mise à l’épreuve pour le second, ainsi que 6 mois d’emprisonnement avec sursis, requis contre les cinq autres prévenus.


A cette époque, peu imaginaient que la décision serait à la hauteur des réquisitions. Pourtant, hier (13 décembre), le tribunal correctionnel de Gap déclarait les 7 de Briançon coupables d’aide à l’entrée sur le territoire d’une personne en situation irrégulière, les condamnant en suivant exactement les réquisitions du procureur.


Indignation


Les différentes opérations de soutien organisées par les associations et citoyens n'auront pas suffi. Pourtant la mobilisation était forte le jour de la comparution devant tribunal correctionnel de Gap où pas moins de 500 à 600 personnes était massées. Parmi eux, Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), réaffirmait l'importance d'apporter « un soutien total à ces militants ».


Ce soutien n'a pas empêché une condamnation très lourde pointée du doigt par les organisations soutenant les 7 de Briançon : « Si la circonstance aggravante de bande organisée a été abandonnée, la lourdeur des peines prononcées (conformes aux réquisitions du parquet) marque un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires ».


Criminalisation


« Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité », une décision qui fait craindre le pire pour les prochains citoyens solidaires des migrants à passer devant les tribunaux.


« Nos organisations sont scandalisées et indignées par ce jugement qui criminalise encore une fois et de manière inédite des militants agissant en faveur des droits des personnes migrantes » se désespèrent les organisations qui soutiennent les migrants. Malgré tout, cette décision n'empêchera pas, mais également les citoyens venant en aide aux migrants, de continuer leurs actions.