Affaire Bentounsi-Saboundjian : le procès en civil s’ouvre ce mardi

 Affaire Bentounsi-Saboundjian : le procès en civil s’ouvre ce mardi

Amal Bentounsi


Le temps a passé, la douleur reste la même. La soif de justice aussi. Deux ans après la condamnation en appel de Damien Saboundjian, gardien de la paix, reconnu coupable d'avoir tué d'une balle dans le dos Amine Bentounsi, le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (93), un autre procès aura lieu à Paris ce mardi 3 septembre. Cette fois-ci, au civil.


"Ce procès a lieu afin de demander réparation et déterminer les dommages et intérêts", précise Amal Bentounsi, sœur de la victime. "Après la responsabilité pénale, la responsabilité civile !", lance-t-elle. 


"Évidemment, aucune somme d'argent ne vaut la vie de notre fils et de notre frère, Amine. Rien ne vaut sa présence, son sourire, sa tchatche. Rien ne nous le ramènera. Mais notre combat politique doit aller au bout, et cela passe par la responsabilité civile. Ce procès est l'occasion d'interroger la responsabilité de l'agent qui a tué mon frère et celle de l'institution policière. C'est aussi l'occasion de revenir en détail sur les conséquences qu'ont ces drames sur les vies de famille", rappelle encore Amal qui se bat corps et âme depuis la mort de son frère pour obtenir justice.


Au delà de la responsabilité civile, Amal Bentounsi, aimerait que Damien Saboundjian soit révoqué de la police. En mars 2017, la cour d'appel de Paris avait reconnu ce fonctionnaire de police pénalement responsable de la mort d'Amine Bentounsi et l'avait condamné à 5 ans de prison avec sursis et à une interdiction de port d'armes pendant 5 ans.


"Je ne comprends pas comment après un tel verdict cet homme est toujours gardien de la paix. Il n'a rien à faire dans la police. C'est un individu dangereux", soutient Amal. "Dans trois ans, il aura le droit de reprendre son arme. Aucune mesure disciplinaire n’a été prise à son encontre malgré sa condamnation et de fait, avec un casier judiciaire criminel pour homicide. L'administration habilitée à prendre des sanctions à l’égard de celui-ci ne l’a pas fait. Il exerce toujours la fonction de policier à Grenoble", peste-t-elle.


Procès ce mardi 3 septembre à 9h – 10 boulevard du Palais à Paris, escalier Z, 4e étage.