Justice : 7 ans de prison requis contre Saïd Bouteflika
Le parquet a requis sept ans de prison contre Saïd Bouteflika. Le frère cadet du défunt ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika fait l’objet de poursuites pour plusieurs motifs, dont l’entrave à la justice. L’accusation a également requis de la prison ferme contre un ancien ministre de la justice et l’ancien dirigeant du patronat algérien.
Une peine de sept ans de prison a été requise lundi 11 octobre contre Saïd Bouteflika. Aux côtés d’autres anciens responsables, il comparait pour des affaires de corruption datant de l’époque où son frère était l’homme fort du pays.
« Il n’y a rien dans le dossier. Que des déclarations. C’est un dossier vide. C’est un dossier politique et non judiciaire », a dénoncé Me Salim Hadjouti. L’avocat regrette que le parquet ait requis « sept ans de prison ferme » à l’encontre de son client, ex-conseiller à la présidence devenu tout-puissant en raison de la maladie de son frère.
Le parquet a également requis, selon la même source, 10 ans ferme contre Tayeb Louh, ancien ministre de la Justice, sept ans contre Ali Haddad, ancien dirigeant du patronat algérien. Des peines de trois à sept ans sont aussi requises contre les autres coaccusés, tous jugés depuis dimanche par le tribunal de Dar El Beïda, dans la banlieue est d’Alger. Saïd Bouteflika et les autres accusés sont notamment poursuivis pour « incitation à falsification de documents officiels », « abus de fonction », « entrave à la justice », « incitation à la partialité de la justice » et « outrage à magistrat ».
En prison depuis 2019
Saïd Bouteflika, 63 ans, en en prison depuis mai 2019. Il avait été arrêté en compagnie de trois coaccusés et condamné en septembre de la même année à 15 ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair devant un tribunal militaire pour « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée ». Le 2 janvier 2021, une cour d’appel militaire l’avait acquitté. Mais, étant sous le coup d’un mandat de dépôt pour « trafic d’influence », il avait été transféré d’une prison militaire à une prison civile.
Abdelaziz Bouteflika, mort en septembre dernier, avait démissionné en avril 2019 sous la pression des manifestations du Hirak et de l’armée. Depuis, la justice algérienne a placé en détention préventive ou condamné plusieurs anciens hauts responsables politiques ainsi que de puissants hommes d’affaires, notamment pour des faits de corruption.