JO Paris 2024 : interdiction du voile pour les athlètes françaises, le CIO est interpellé

 JO Paris 2024 : interdiction du voile pour les athlètes françaises, le CIO est interpellé

La basketteuse française musulmane Diaba Konaté, #23 des UC Irvine Anteaters, a déclaré le 11 juin 2024 qu’elle avait espéré représenter son pays aux JO de Paris, mais qu’elle n’aurait aucune chance parce qu’elle portait le voile. (Photo : Steph Chambers / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme s’adressent au président du Comité international olympique pour faire annuler l’interdiction du voile faite aux athlètes françaises.

Le collectif Sport & Rights Alliance d’associations pour les droits de l’homme se tourne vers le Comité international olympique (CIO) afin d’appeler « publiquement les autorités sportives françaises à annuler toutes les interdictions faites aux athlètes de porter un couvre-chef sportif dans le sport français, dans le cadre des Jeux de Paris-2024, mais également dans tout autre contexte et à tout niveau de pratique sportive ».

Dans un courrier (24 mai) directement adressé au président du CIO, Thomas Bach, le collectif, comptant notamment dans ses rangs Amnesty International et Human Rights Watch, exhorte à annuler l’interdiction de port du voile, pour les athlètes françaises, qu’elle qualifie de « discriminatoire ».

« Laïcité stricte »

« Les représentants de nos délégations, dans nos équipes de France, ne porteront pas le voile », précisait en septembre dernier la ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Interrogée dans le cadre de l’émission Dimanche en Politique, la ministre s’appuyait sur une décision du Conseil d’Etat indiquant que le principe de neutralité s’appliquait également « aux sportifs sélectionnés dans les équipes de France ». Amélie Oudéa-Castéra réaffirmait ainsi l’attachement du gouvernement à « un régime de laïcité stricte ». 

Discriminatoire

« L’interdiction du hijab est une violation flagrante de la charte, des valeurs et de la disposition olympiques, mais c’est aussi une violation de nos droits et de nos libertés fondamentales », fustigeait, Hélène Bâ, joueuse et cofondatrice de l’association Basket pour toutes, lors d’une conférence de presse organisée par Sport & Rights Alliance (11 juin).

Diaba Konaté, basketteuse ayant évolué en équipe de France chez les jeunes et qui évolue désormais dans le basket universitaire américain, regrettait : « malgré mon désir et mes compétences, je ne suis pas autorisée à jouer pour la France en raison de politiques discriminatoires ».

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