JO de Paris : La fin des contrefaçons aux puces de Saint-Ouen ?
À quelques mois des Jeux olympiques de Paris, les autorités intensifient leurs efforts pour éradiquer la vente de produits contrefaits au marché aux puces de Saint-Ouen, une attraction touristique majeure. Avec plus de 5 millions de visiteurs annuels, ce marché est une plaque tournante mondiale pour les collectionneurs et les curieux, mais il est également connu pour la vente illégale de produits contrefaits.
Malgré les efforts des autorités, des boutiques continuent d’écouler des marchandises de contrefaçon, empiétant sur le territoire des antiquaires et brocanteurs. La détention et la vente de contrefaçons constituent un délit passible de trois ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 300 000 euros.
La brigade territoriale de contact (BTC) de Saint-Ouen, en partenariat avec la police municipale, joue un rôle crucial dans la dissuasion des activités illégales et la protection des visiteurs. Cependant, le périmètre présente des défis importants, avec la présence de vendeurs à la sauvette, de voleurs à la tire, et d’autres activités illicites. Des activités d’autant plus lucratives que Paris reste à la première place des villes les plus visitées du monde et s’apprête à accueillir les Jeux olympiques d’été en 2024, moins d’un an après avoir organisé la coupe du monde de rugby.
Un marché dynamique malgré des saisies en hausse
La commissaire de Saint-Ouen, Claire Laclau, souligne que « acheter de la contrefaçon est devenu une attraction ». Les touristes, attirés par des prix défiant toute concurrence, ne réalisent pas toujours que ces transactions sont illégales.
Depuis janvier 2023, la police a ainsi saisi plus de 40 000 pièces de contrefaçon, représentant un préjudice de plus de 4 millions d’euros pour les marques. Cependant, le défi persiste, avec une augmentation constante des saisies.
L’Union des fabricants (Unifab), une association française de lutte anti-contrefaçon, dépose des plaintes au nom des marques pour lutter contre ce fléau. Claire Laclau admet que bien que les efforts actuels permettent de contenir le trafic, l’éradication complète reste un défi.
Les JO en ligne de mire
Pour intensifier la lutte, des enquêtes approfondies sont en cours pour remonter la filière et identifier les responsables. Neuf boutiques ont déjà été placées sous scellés, et une dizaine d’enquêtes sont en cours. Un premier procès est prévu en 2024.
Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, souligne que l’éradication de la contrefaçon est une priorité absolue, Jeux olympiques ou pas. Cependant, les JO ont certainement stimulé l’action, avec des renforts de police déjà sur le terrain. La ville vise à non seulement changer son image de capitale de la contrefaçon, mais à l’éradiquer concrètement.