JO 2024 : une action militante pour dénoncer un « nettoyage social » de Paris
Le collectif Le revers de la médaille a « donné la parole » à différentes statues parisiennes pour dénoncer ce qu’il appelle un « nettoyage social » en vue des Jeux Olympiques de 2024.
« Ils n’écoutent pas les vivants alors on a décidé de faire parler les défunts » ou encore « Paris 2024 ouvre les frontières pour les riches, le nettoyage social les ferme pour les pauvres ». Des exemples de messages que le collectif Le revers de la médaille a accroché sur une dizaine de statues parisiennes hier (24 mars).
Le collectif rassemblant 80 associations et ONG a également organisé la « première épreuve » symbolique des Jeux Olympiques, intitulée « les mots et les maux des JO ». Leur but : mettre un coup de projecteur sur l’invisibilisation des personnes migrantes et sans abri en vue des JO.
« Nettoyage social »
Dans le viseur du collectif, la multiplication des expulsions des campements de personnes migrantes. Et notamment sur les quais de Seine, où sont prévues les festivités d’ouverture des JO. Interrogé par le HuffPost, le coordinateur du collectif, Antoine de Clerck insiste :
« Pour nous, le nettoyage social, c’est toutes les opérations d’évacuation des sans-abri qui ont lieu en ce moment (…) Ces évacuations se font parfois sans aucune solution de relogement et d’hébergement ».
C’est pourquoi, au travers de leurs différentes actions, le collectif réclame plusieurs choses pour apporter une réponse humanitaire digne pendant les JO dont, par exemple, l’ouverture d’un lieu de premier accueil.
Arrêté
Le 6 mars, un arrêté déposé par le Préfet de Police ordonnait l’évacuation des campements installés irrégulièrement sur les quais de la Seine, à Paris. Cette décision a été justifiée par le fait que, avec la crue, la Seine a été placée en « vigilance jaune, risques de débordements et de dommages localisés ».
Pour l’association Utopia 56, cet arrêté aurait un autre but que l’unique protection des personnes migrantes installées dans les campements des quais de seine. Le 6 mars, l’association déclarait d’ailleurs sur X :
« La préfecture de police de Paris vient de déposer un arrêté d’expulsion pour tous les quais de Seine intra-muros. Cela concerne près de 400 personnes. La chasse à l’homme pré-JO a commencé ».