JO 2021 : un judoka algérien déclare forfait pour ne pas affronter un Israélien
JO 2021 – Fethi Nourine a décidé de déclarer forfait aux Jeux olympiques pour ne pas avoir à affronter un adversaire israélien dans sa partie de tableau. Le judoka algérien de 30 ans a justifié sa décision par la défense de la cause palestinienne. Il avait déjà renoncé à participer aux Mondiaux 2019, déjà à Tokyo, pour les mêmes raisons.
C’est décidé : Fethi Nourine ne participera pas aux Jeux olympiques de Tokyo. Le judoka algérien a choisi de renoncer aux JO pour éviter un potentiel affrontement avec un Israélien. Nourine devait d’abord affronter le Soudanais Mohamed Abdalrasool lundi au premier tour, avant de combattre l’Israélien Tohar Butbul au tour suivant. « Nous avons travaillé dur pour nous qualifier pour les Jeux, mais la cause palestinienne est plus grande que tout cela », a-t-il déclaré jeudi soir (22 juillet) à la télévision.
Ce n’est pas la première fois que Fethi Nourine se retire d’une compétition pour ces raisons. Il avait également agi de la sorte lors des Mondiaux 2019 de Tokyo.
Son choix a été salué par son entraîneur : « Nous refusons la normalisation. Nous avons pris la bonne décision ».
Le journaliste et essayiste algérien Akram Belkaïd rappelle que le geste du judoka algérien n’est pas un cas isolé. « En 1973, l’équipe de foot d’URSS refusa de rencontrer celle du Chili au lendemain de la mort d’Allende. Les Africains refusèrent d’aller aux JO de Montréal de 1976 pour protester contre la présence de l’Afrique du Sud raciste au sein du CIO. En 1980, les USA boycottèrent les JO de Moscou à cause de l’invasion de l’Afghanistan. En 1984, le bloc de l’Est en fit de même en représailles avec ceux de Los Angeles. Enfin, en 2004, les appels au boycott contre les JO en Chine furent légion ».
Une décision que comprend le journaliste : « dans le contexte actuel de normalisation entre Israël et certains pays arabes, dans ce contexte où les ruines de Gaza fument encore et où tant de diplomates et d’experts occidentaux nous disent d’un air satisfait, “la cause palestinienne, c’est fini”, ce choix du judoka algérien est courageux ».
« On peut ne pas être d’accord avec lui, mais à son niveau, il a accompli un geste de solidarité concrète. Qui va lui coûter cher », conclut le journaliste.