Jeux Olympiques 2024 : Le calvaire des précaires
Renforcement du dispositif policier, prix exorbitant des transports en commun. Avec les JO, les plus précaires ont de réelles difficultés d’accès aux distributions alimentaires et aux soins.
« Il y a déjà beaucoup de structures qui ferment durant les vacances d’été. En plus, il y a celles qui ne peuvent pas ouvrir parce qu’elles sont en zone rouge, à proximité des sites olympiques » regrette Houssam El Assimi, directeur des missions sociales en Seine-Saint-Denis pour le Secours Islamique France (Huffington Post). Ce dernier s’occupe principalement de l’aide alimentaire, d’ailleurs l’ONG a fait le choix de continuer les distributions de colis alimentaires et de maraudes tout l’été. Une initiative plus que nécessaire puisque le directeur des missions sociales révèle avoir constaté un bond de 40% des sollicitations.
Lire aussi : Jeux Olympiques : La parenthèse enchantée
Transports trop chers
Depuis le 20 juillet, le prix des transports à Paris et en Ile-de-France a très considérablement augmenté. Pour prendre le bus ou le métro, le ticket est passé de 2,15 à 4 euros. Pour prendre le RER, le ticket est passé à environ 6 euros. Evoquant l’exemple d’une mère de famille ayant dû marcher deux heures et demi, avec son bébé, afin de venir à un point de distribution alimentaire, Houssam El Assimi s’indigne. D’autant plus qu’il rappelle que c’est une double menace à laquelle s’exposent les plus précaires en quête d’aide alimentaire. « Le prix des transports est très élevé, il y a des restrictions qui empêchent de circuler, et la présence policière est énorme. Pour les étrangers, qu’ils aient des papiers ou non, il y a la peur de se faire contrôler » relève-t-il.
Lire aussi : JO 2024 : Le Maroc remporte le bronze au football
Accès aux soins restreint
En juin dernier, faisant le même constat, le Centre d’accès aux soins et d’orientation (CASO), tenu par l’ONG Médecins du monde à Saint-Denis, annonçait sa fermeture pendant toute la durée des Jeux olympiques, du 1er juillet au 15 septembre. Matthieu Dréan, responsable du centre, expliquait alors : « Ça a été une décision extrêmement difficile, à la fois une certaine forme d’abandon, mais en même temps une certaine forme de responsabilité (…) rester ouverts dans les conditions qui nous sont présentées par les autorités et les pouvoirs publics est trop exposant par rapport aux populations qu’on accueille ». Les populations fréquentant le centre étant, pour la plupart, des personnes en situation irrégulière. Médecins du monde a finalement dû délocaliser le CASO. Et ça devrait être le cas jusqu’à la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques.