Jean-Yves Le Drian et Gérald Darmanin attendus à Tunis

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, ainsi que ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sont tous deux attendus à Tunis à quelques jours d’intervalle l’un de l’autre. Si la visite du premier, prévue pour mercredi prochain, était programmée de longue date, celle du second fut en revanche précipitée par l’acte terroriste perpétré dans les Yvelines. Explications.

Signe de l’importance de la visite de l’occupant du Quai d’Orsay, « JYLD » demeurera à Tunis non pas une mais deux journées, les 21 et 22 octobre.

La visite fut au centre d’entretiens durant la semaine écoulée entre le ministre des Affaires étrangères de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, et le nouvel ambassadeur de France à Tunis, André Parant. Ce dernier venant tout juste de remplacer Olivier Poivre d’Arvor, il a par la même occasion remis au ministre une copie de ses lettres de créance. Parant devra à présent également les remettre officiellement à Kais Saïed dans les jours qui suivent.

La Libye toujours en tête des questions à l’ordre du jour

Selon un récent communiqué du département des Affaires étrangères, les deux parties ont convenu en amont des prochaines échéances, notamment la troisième réunion du Conseil supérieur de la coopération tuniso-française qui aura lieu début mars prochain.

Les deux responsables ont convenu de poursuivre la coordination sur des « questions régionales et internationales d’intérêt commun », d’autant, que la Tunisie assurera la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2021.

De son côté, le diplomate français a exprimé le soutien de la France aux efforts internationaux visant à aboutir à un règlement politique en Libye, citant en particulier les initiatives avancées par le président Kais Saïed en ce sens. « La France salue la tenue, début novembre prochain, de la première réunion du dialogue politique inter-libyen en Tunisie, sous les auspices des Nations Unies », s’est félicité Parant.

Le diplomate français a par ailleurs réaffirmé disposition de son pays à contribuer à la réussite du sommet de la francophonie, toujours prévu pour novembre 2021 à Djerba. Mais l’autre grande question qui sera discutée en marge de la visite de Le Drian, c’est sans doute la question migratoire, bien que par amabilité d’usage, les deux parties l’éludent en public. Car quand bien même l’Union européenne s’emploie depuis peu à unifier sa politique en la matière, la France ne compte probablement pas laisser à l’Italie le monopole cet épineux et brûlant dossier.

Darmanin passe à l’offensive

Le nouveau ministre de l’Intérieur français veut frapper fort après l’assassinat du professeur Samuel Paty, décapité vendredi soir pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Ainsi nos confrères d’Europe 1 croient savoir que Gérald Darmanin compte demander aux préfets de France d’expulser dans les toutes prochaines heures pas moins de « 231 étrangers expulsables qui se trouvent dans le FSPRT », le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

C’est dans ce contexte sensible, et sans doute après consultations avec l’Elysée, que le ministre se rend dès ce lundi en Algérie, après Rabat la semaine écoulée, et dès la semaine suivante en Tunisie, pour requérir des autorités locales de récupérer un certain nombre de ces ressortissants radicalisés en situation irrégulière.

Darmanin sera chaque fois accompagné du patron de la DGSI, Nicolas Lernel, et aura dans ses bagages une liste d’islamistes que la France voudrait expulser, poursuit la même source. Une intense activité de lobbying à laquelle il s’attelle malgré la situation sanitaire préoccupante liée au Covid en France.

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