Jean-Louis Del Pistoia : « Le droit à la sécurité est un droit constitutionnel ! »

 Jean-Louis Del Pistoia : « Le droit à la sécurité est un droit constitutionnel ! »

Jean-Louis Del Pistoia, national de la communication de l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux (USPPM). Photo : DR

Il y a deux fois plus de violences envers la police qu’il y a dix ans. Pour Jean-Louis Del Pistoia, il faut armer tous les agents.

 

Les violences envers la police ne cessent d’augmenter. C’est ce qui ressort des données publiées le 17 février dernier par le service statistiques du ministère de l’Intérieur.

Cette étude permet de mesurer les violences physiques ou verbales subies par les forces de sécurité intérieure. Elles ont plus que doublé en dix ans. Le risque d’être victime de violences physiques pour les policiers et gendarmes sur leur lieu de travail est passé de 2%, en moyenne chaque année entre 2007 et 2012, à 5% entre 2013 et 2018. Une hausse qui se vérifie aussi pour les agressions verbales, qui sont passées de 14 à 23% en moyenne par an.
Jean-Louis Del Pistoia est le directeur national de la communication de l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux (USPPM), syndicat qui se présente comme apolitique. Ces chiffres sont inquiétants, ce d’autant qu’ils ne reflètent pas totalement la réalité du terrain. Entretien.

 

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LCDA : Pour vous, les chiffres sont fiables mais ces faits de violence sont encore sous-évalués…

Jean-Louis Del Pistoia : Oui, les chiffres sont justes mais tous les faits de violence ne sont pas répertoriés. Par exemple, j’ai subi des violences lors d’une intervention à La Réunion. J’ai reçu des coups de poing. Ces faits n’ont pas été notés, ils ne vont donc pas entrer en ligne de compte dans les chiffres officiels…

Considérez-vous que la justice ne fait pas correctement son travail ?

Je ne peux pas « juger » la justice. Mais force est de constater que les policiers municipaux partagent souvent le sentiment que les malfrats bénéficient d’une forme d’impunité. Ce ressenti est très partagé sur le terrain. Tout porte à croire que les peines sont réduites pour préserver la paix sociale.

Vous demandez que les policiers municipaux aient enfin « les moyens de se défendre ». Jean-Louis Del Pistoia, qu’est-ce que cela signifie ?

Tous les policiers municipaux ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ont des moyens de défense adaptés à leurs missions. D’autres n’ont pas d’armements, comme c’est le cas à Nantes ou à Rennes par exemple.

Jusqu’à présent, ce sont les maires qui sont décisionnaires. Il faudrait que ce soit l’Etat. Selon notre syndicat, le droit à la sécurité est un droit constitutionnel. Or il n’est pas respecté aujourd’hui en France.

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