Italie : Une équipe de Rosarno affiche une légère différence, ses joueurs sont tous Africains
Cette équipe de deuxième division régionale italienne est née dans des circonstances dramatiques. En janvier 2010, pendant plusieurs jours, la petite ville de Rosarno est submergée par une vague de haine raciste.
A coups de fusils et de barres de fer, les habitants traquent les 1500 Africains de la ville. Les migrants se rebellent et sont une deuxième fois victimes, cette fois-ci des policiers. Il y a plusieurs dizaines de blessés. Tous les Africains quittent la ville. A l’époque un homme décide de briser ce délire xénophobe.
Nous sommes au stade de l’équipe des Koabosko. Cette équipe affiche une légère différence avec les autres équipes du championnat Italien, ses joueurs sont tous Africains, il n’y a pas un seul Italien. Une équipe composée totalement de migrants et de réfugiés.
Deux jours avant le match et comme tous les soirs, ils sont à l’entrainement. Sur le bord du terrain à côté de l’entraineur bénévole, l’homme qui a changé la vie des migrants après les lynchages de 2010. Don Roberto, le curé du village: « Depuis 2010 on a cherché des solutions pour intégrer les migrants. Une des options qui s’est présentée à nous et facile à réaliser, est de leur faire jouer au foot », se souvient-il.
Le papa curé qui est aussi le président du Club, s’occupe de tout avec l’aide de bénévoles et de dons. Des efforts qui ont porté leurs fruits. Ces footballeurs amateurs ont tellement bien joué que l’an dernier ils ont remporté leur championnat.
La ville de Rosarno est apaisée aujourd’hui
Un dimanche donc comme un autre à Rosarno, en Calabre, dans le Sud de l’Italie, une équipe de foot se motive, à quelques minutes d’un match de championnat. Yaya le capitaine impliqué à fond encourage ses joueurs et s’encourage lui-même. « Quand je porte le maillot, je deviens un autre Yaya, un lion ». L’entraineur arrive aux vestiaires pour donner ses dernières consignes. L’arbitre vient chercher les joueurs, en leur souhaitant beau match. Les agressions violentes subies par les migrants, il y a quelques années, ne sont plus qu’un mauvais souvenir.
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Le football est un facteur d’intégration. En voilà une belle illustration. Près de 100.000 migrants ont rejoint l’Italie depuis le début de l’année. Cette histoire de l’équipe de foot exclusivement composée de migrants recrutés dans les camps d’hébergements de Rosarno, en est le plus bel exemple.
La ville de Rosarno, pauvre et très catholique, de 15 mille habitants, accepte de nouveau les migrants. C’est une cité apaisée aujourd’hui. L’État italien y a installé trois camps de réfugiés.