Naufrage de plus de 800 migrants en Méditerranée : 18 ans de prison pour le capitaine tunisien

 Naufrage de plus de 800 migrants en Méditerranée : 18 ans de prison pour le capitaine tunisien

Mohammed Ali Malek


Le tribunal de Catane en Sicile a condamné, mardi 13 décembre, le capitaine tunisien Mohammed Ali Malek à 18 ans de prison ferme, pour avoir causé la mort de plus de 800 migrants, lors du naufrage de son chalutier en Méditerranée, en avril 2015.


Mohammed Ali Malek, 28 ans, a été reconnu coupable d'homicide, naufrage et aide à l'immigration clandestine. Seul ce dernier chef a été retenu contre son coéquipier syrien Mahmoud Bikhit, 26 ans qui lui, a écopé de 5 ans d'emprisonnement. Les deux hommes ont été condamnés aussi à verser, chacun, neuf millions d'euros de dommages.


Le drame s'est passé dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril 2015. Plus de 800 migrants illégaux à destination de l'Europe sont morts noyés au large des côtes libyennes et tunisiennes à environ 120 milles nautiques au sud de l'île de Lampedusa.


Il s'agit de la « pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », selon l'ONU. Seules 28 personnes ont été repêchées.


Le bateau avait chaviré puis heurté le King Jacob, un cargo portugais venu à sa rescousse, à la demande des garde-côtes italiens qui avaient reçu un appel au secours du chalutier.


Les deux accusés ont toujours nié toute responsabilité dans le naufrage, en affirmant n'avoir été que des passagers parmi les autres. Or, selon les témoignages des rescapés, Mohammed Ali Malek était bien à la barre lors de la catastrophe.


Ces derniers ont également affirmé que l'embarcation longue de 25m a chaviré au moment ou des migrants, se sont  massés d'un même côté du bateau, qui, paraît-il, avait percuté plusieurs fois le King Jacob.


D'après M. Ali Malek, l'accident a été causé par les vagues provoquées par l'hélice du King Jacob. Pour le tribunal de Catalane, ce sont les erreurs de pilotage de l'accusé et la surpopulation du chalutier dont il est responsable qui ont mené à l'épouvantable naufrage.


L'avocat de M. Ali Malek, Me Massimo Ferrante, a à plusieurs reprises réclamé en vain l'examen des manœuvres du cargo portugais.


Le procès du capitaine tunisien et de son coéquipier a été mené selon une procédure accélérée, avec des audiences espacées et souvent à huis clos.


Raja Khabcheche