Italie : le gouvernement Meloni supprime une aide aux plus démunis
Le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, de tendance ultraconservatrice, a décidé de supprimer le « revenu de citoyenneté » au profit d’un « chèque d’inclusion » à portée plus restreinte. Cette mesure, qualifiée de « provocation » par l’opposition et les syndicats, vise à stimuler l’emploi et encourager les jeunes à trouver du travail dans un pays où le taux de chômage des 15-24 ans est particulièrement élevé.
Dès le 1er janvier 2024, le « revenu de citoyenneté » laissera place au « chèque d’inclusion » d’un coût de 5,4 milliards d’euros par an. Alors que le « revenu de citoyenneté », équivalent italien du RSA, était accessible à toute personne ayant de faibles revenus, y compris les jeunes, le « chèque d’inclusion » sera réservé aux familles composées de personnes handicapées, de mineurs ou de personnes de plus de 60 ans.
Pour le gouvernement, cette réforme vise à différencier ceux qui peuvent travailler de ceux qui ne le peuvent pas. Toutefois, des exonérations de charges pour l’embauche de moins de trente ans sont proposées pour favoriser l’emploi des jeunes. Le « chèque d’inclusion » s’élèvera à 500 euros par mois maximum, auxquels s’ajouteront 280 euros pour les foyers locataires. D’une durée de 18 mois, il pourra être renouvelé pour un an après une carence d’un mois.
En parallèle, un « instrument d’accès à l’activité » professionnelle est introduit. Les personnes aptes à l’emploi devront participer à des formations ou des projets utiles à la collectivité, moyennant une indemnité de 350 euros par mois maximum pendant un an.
Le mythe de l’assistanat des plus précaires
Le « revenu de citoyenneté », mis en place en 2019, avait permis de sortir un million de personnes de la pauvreté selon l’Institut italien de la statistique (Istat). Cependant, il avait un coût élevé pour le gouvernement (8 milliards d’euros en 2022) et certains le considéraient comme maintenant ses allocataires en dehors de la vie active.
La suppression de cette aide provoque une levée de boucliers de l’opposition et des syndicats. Ces derniers dénoncent le fait que le Conseil des ministres se tenait un 1er mai, considérant cela comme une provocation. Les manifestations ont eu lieu à travers le pays pour exprimer leur mécontentement.
Certains Italiens approuvent cette réforme en la considérant comme un moyen d’encourager le mérite. D’autres la critiquent sévèrement, affirmant que le gouvernement ne les aide pas à trouver du travail. Cette mesure continue de susciter un débat animé sur son impact réel sur la société italienne.