L’ONU condamne un usage « excessif » de la force contre les Palestiniens

 L’ONU condamne un usage « excessif » de la force contre les Palestiniens

Le secrétaire général de l’ONU estime que la violente répression israélienne « contribue à aggraver la situation ».


L'ONU a critiqué mardi « l'usage apparemment excessif de la force » par les forces de sécurité israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie et a demandé au gouvernement israélien de se pencher sur cette question. Plusieurs voix s’élèvent aussi en Israël pour condamner la politique belliqueuse du premier ministre Benyamin Netanyahou, voyant dans les récentes attaques de Palestiniens la manifestation d’une « frustration » compréhensible.


 


La « frustration de la jeunesse » palestinienne


Selon son porte-parole Stéphane Dujarric, le secrétaire général Ban Ki-moon « a condamné tous les actes de terrorisme auxquels nous avons assisté en Israël et en Palestine ». Mais, a-t-il ajouté, « l'usage apparemment excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes est également troublant et doit être réexaminé sérieusement ».


Cet usage de la force « contribue à aggraver la situation, ce qui mène à un cercle vicieux d'effusion de sang inutile ». La « frustration de la jeunesse » palestinienne face à l'occupation israélienne et « le manque de perspective politique » de règlement du conflit jouent aussi un rôle néfaste, a estimé M. Dujarric.


Le secrétaire général devait évoquer ce dossier lors d'un déjeuner avec les pays membres du Conseil de sécurité mardi. Mais aucune réunion spéciale du Conseil n'est prévue dans les prochains jours, selon des diplomates. Le Conseil doit tenir jeudi une réunion sur le Proche-Orient présidée par le ministre espagnol des Affaires étrangères, l'Espagne tenant la présidence tournante.


 


Vague d’attaques-suicide au couteau


Les violences entre Israéliens et Palestiniens ont franchi un nouveau palier mardi, avec la mort de trois Israéliens dans deux attentats à Jérusalem pour la première fois depuis le début de l'escalade. Depuis plusieurs semaines, des attaques au couteau isolées se multiplient au cœur même du territoire israélien, alimentant un début de psychose. Leurs auteurs ont été pour la plupart abattus rapidement.


Intervenant sur France Info mardi, l’historien et ancien ambassadeur israélien en France, Élie Barnavi, voit dans cette vague d’attaques d’un genre nouveau un phénomène que ni l’État israélien, ni l’autorité palestinienne ne peuvent contrôler. « On assiste à l’explosion de la frustration des jeunes Palestiniens », explique le diplomate. Avec d’autres figures publiques israéliennes, il avait lancé en novembre 2014 un appel aux parlementaires européens en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien, estimant la démarche « indispensable ». « Sans État palestinien, l’avenir d’Israël est compromis », avait-il argumenté.


Rached Cherif