Netanyahu amalgame une fois de plus mouvement anticolonial et antisémitisme

 Netanyahu amalgame une fois de plus mouvement anticolonial et antisémitisme

À l’occasion de la commémoration annuelle de la Shoah


Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé mercredi « la propagande contre Israël » en Occident qu'il a qualifié de « poison », à la veille de la journée annuelle de commémoration de la Shoah. Le même jour, une association israélienne dénonce l’abandon des rescapés des camps nazi, dont beaucoup vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en Israël.


Prenant la parole à la veille de la journée annuelle de commémoration de la Shoah, le premier ministre israélien a une nouvelle fois utilisé l’arme de l’amalgame entre le mouvement anticolonial et l’antisémitisme. « Ce qui a amené à la Shoah c'est l'incitation à la haine qui continue de nos jours contre Israël », a déclaré Benjamin Netanyahu.


À ce premier amalgame éculé, le chef du gouvernement en ajoute un second, non moins éculé, celui de l’extrémisme musulman et du monde arabe dans son ensemble. « La propagande dans le monde occidental contre Israël n'est pas moins un poison que celle de l'islam extrémiste et du monde arabe », a-t-il affirmé M au mémorial Yad Vashem lors de la cérémonie officielle marquant l'ouverture de cette journée de commémoration.


« Si durant l'Histoire, les juifs ont été désignés comme ennemis de l'humanité, aujourd'hui, c'est l'État des juifs qui est l'ennemi de l'humanité et ce mensonge n'a pas de frontières », a-t-il ajouté en référence aux mouvements en faveur d’une résolution politique du conflit israélo-palestinien et surtout d’une restitution des territoires annexés et colonisés unilatéralement par Israël. Mouvements qui reçoivent d’ailleurs un écho grandissant dans les sphères politiques de plusieurs pays, y compris ceux réputés proches de Tel-Aviv.


Le même jour, le Centre des associations d'aide aux rescapés des camps de concentration nazis fustige le traitement réservé aux survivants de la Shoah. Plus de 70 ans après la libération des camps de concentration nazis, 45 000 rescapés (sur les 190 000 établis en Israël) vivent en dessous du seuil de pauvreté, a affirmé le centre sur son site internet. L'État d'Israël a voté en 2007 une loi élargissant les aides aux rescapés, mais ces dernières ne suffisent pas à assurer à ces personnes un niveau de vie suffisant, selon les associations d'aides aux survivants.


Rached Cherif