Netanyahu accuse les Palestiniens d’être responsables de l’Holocauste

 Netanyahu accuse les Palestiniens d’être responsables de l’Holocauste

Ce n’est pas la première fois que le premier ministre israélien travestit l’histoire pour faire porter par les Palestiniens une partie de la responsabilité de l’extermination des juifs.


Lors du 37e Congrès sionist mondial, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rendu les Palestiniens responsable de l’extermination de millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, c’est à la demande du grand mufti de Jérusalem de l’époque, Mohammed Amin al-Husseini, qu’Hitler aurait commis ce génocide.


 


Hitler influencé par un chef religieux musulman ?


Ce n’est pas la première fois que M. Netanyahu tente de travestir l’histoire pour faire porter par les Palestiniens une partie de la responsabilité du crime contre l’humanité que fut l’Holocauste. À la Knesset en 2012, le premier ministre a décrit Hadj Amin al-Husseini comme « l’un des principaux architectes » de la solution finale. La théorie selon laquelle le leader religieux musulman aurait influencé Hitler est cependant rejetée par la majorité des historiens.


C’est pourtant à nouveau cette théorie que le très nationaliste Netanyahu a ressortie cette semaine en récitant la discussion qui aurait eu lieu entre Mohammed Amin al-Husseini et le chef nazi en novembre 1941. Alors qu’Hitler aurait simplement souhaité expulser les juifs d’Europe, le mufti lui aurait répondu « si vous les expulsez, ils viendront tous ici (en Palestine) ». À la question « que dois-je faire d’eux ? » du Führer, al Husseini aurait simplement dit « brulez-les », selon la version du premier ministre israélien. Le leader religieux, mort en 1974, aurait également été à l’origine d’attaques contre la communauté juive de Jérusalem entre 1920 et 1929, toujours selon le bureau du premier ministre.


 


Réactions indignées


De nombreux observateurs et internautes, anglophones pour la plupart, se sont empressés de commenter les propos du M. Netanyahu. « Bizarre kind of Holocaust revisionism » (révisionnisme de l’Holocauste d’un genre curieux) ou encore « This statement is almost too absurd to debunk » (cette déclaration est presque trop absurde pour être démontée), ont estimé des utilisateurs des réseaux sociaux.


L’écrivaine britannique Linda Grant, elle-même fille de migrants juifs d’Europe de l’Est, a jugé M. Netanyahu « toxique » dans sa tentative d’« exonérer Hitler ».« Ce n'est pas le mufti, même s'il avait des positions antijuives très extrêmes, qui a donné à Hitler l'idée d'exterminer les juifs », a déclaré Dina Porat, historienne en chef du mémorial Yad Vashem consacré à l’Holocaute. « Cette idée est bien antérieure à leur rencontre de novembre 1941. Dans un discours au Reichstag le 30 janvier 1939, Hitler évoque déjà 'une extermination de la race juive' », ajoute l’historienne.


Rached Cherif