Israël. Naftali Bennett succède à Benjamin Netanyahu

 Israël. Naftali Bennett succède à Benjamin Netanyahu

Le Parlement israélien a validé aujourd’hui dimanche 13 juin le projet de « coalition du changement », et mis ainsi un terme au règne du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le plus long de l’histoire d’Israël.

C’est une page qui se tourne. Le Parlement israélien a donc voté de justesse dimanche soir la confiance au gouvernement du nouveau Premier ministre Naftali Bennett (49 ans), qui succède à Benjamin Netanyahu (71 ans), au pouvoir depuis 12 ans.

Sur les 119 députés présents (sur 120 au Parlement) 60 ont voté en faveur de la nouvelle coalition, qui va de la droite radicale à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe. Cinquante-neuf députés, principalement du parti Likoud de Benjamin Netanyahu, de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s’y sont opposés.

Quelques heures avant cela, lors de son dernier discours de Premier ministre devant la Knesset, Benjamin Netanyahu, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021, avait assuré qu’il reviendrait « bientôt ». A l’annonce de sa défaite, des milliers de personnes ont célébré la nouvelle dans divers places publiques.

Des milliers de personnes fêtent le départ de Netanyahu

Bennett, un profil non moins radical que Netanyahu

Naftali Bennett né le  à Haïfa, est un homme d’affaires et homme politique israélien. Il dirige le parti politique nationaliste Yamina (droite) et il a dirigé le parti politique nationaliste et sioniste religieux Le Foyer juif. Il fut l’un des fondateurs du mouvement « Mon Israël » et du Conseil de Yesha. En cela sa doctrine idéologique ne diffère pas fondamentalement de son prédécesseur. Nommé chef du bureau de campagne du Likoud au côté de Benjamin Netanyahou entre 2006 et 2008, il dirige d’ailleurs la réforme de l’éducation à ses côtés.

De 2015 à 2019, il est ministre de l’Éducation, ministre de la Diaspora et membre du cabinet de Sécurité et, de 2019 à 2020, ministre de la Défense.

Le 2 juin 2021, Bennett a signé un accord de coalition avec Yair Lapid en vertu duquel Bennett occuperait le poste de Premier ministre d’Israël jusqu’en 2023, puis c’est Lapid qui assumerait ce rôle jusqu’en 2025. Sauf changement de programme, c’est donc un court mandat de 2 ans qui attend Bennett.

Parmi ses fait d’armes, en 2010, lors d’un débat tendu avec un député palestinien qui le traite d’« usurpateur », il répond : « Vous grimpiez encore aux arbres quand un État juif existait déjà ».

Il présente en février 2012 un projet nommé « Initiative pour la stabilité d’Israël » dans lequel il plaide pour l’annexion immédiatement la zone C de la Cisjordanie, soit 63 % de son territoire. En 2018, il se prononce pour l’annexion de la totalité des territoires palestiniens. Il s’oppose à la solution à deux États et à l’égalité des droits entre juifs et non juifs au sein d’Israël. Il soutient en 2018 l’adoption de la loi sur l’État-nation du peuple juif, établissant une différence légale entre les citoyens israéliens juifs et non juifs.

En , il déclare lors d’une conversation avec le conseiller sur la sécurité nationale : « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça ». Il affirme par la suite avoir voulu dire que «les terroristes devraient être tués s’ils représentent une menace immédiate

Dans l’éventualité d’un nouveau conflit avec le Hezbollah, il considère que l’armée israélienne ne doit pas opérer de distinction entre le parti chiite et l’État libanais et frapper « les institutions libanaises, ses infrastructures, son aéroport, ses centrales électriques, ses carrefours routiers, les bases de l’armée libanaise».

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