Le parlement rend plus difficile l’éventuelle restitution d’une partie de Jérusalem aux Palestiniens

 Le parlement rend plus difficile l’éventuelle restitution d’une partie de Jérusalem aux Palestiniens

Le Parlement israélien a adopté mardi un projet de loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de Jérusalem


Le Parlement israélien a adopté mardi un projet de loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de Jérusalem dans le cadre d'un futur accord de paix. Le texte prévoit que toute cession aux Palestiniens de ce qu'Israël considère comme faisant partie de Jérusalem nécessitera un vote à la majorité des deux-tiers des députés. Elle permet également de modifier la définition « municipale » de Jérusalem, certains secteurs de la ville pouvant ainsi "être déclarés comme des entités séparées", selon un communiqué du Parlement.


Approuvée à 64 voix contre 51, elle balaie encore plus les espoirs d'une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, moins d'un mois après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé « une déclaration de guerre ».


« Nous avons garanti l'unité de Jérusalem », a tweeté après le vote le ministre de l'Educationn Naftali Bennett, chef du Foyer juif, parti d’extrême droite à l’origine de cette loi. « Le mont des Oliviers, la Vieille ville et la cité de David resteront nôtres à jamais », a-t-il ajouté, faisant référence à des lieux situés dans la partie palestinienne de Jérusalem, dont le quartier de Silwane.


 


L’ombre de la guerre ?


Le député Dov Khenin, de l'opposition a dénoncé une « loi pour empêcher la paix », et exprimé la crainte qu'elle ne provoque « un bain de sang ». « L'administration américaine adopte les positions de l'occupant », a-t-il affirmé à la radio, assurant que les Palestiniens allaient « se battre contre les tentatives américaines et israéliennes d'imposer des solutions ».


Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie depuis la guerre de 1967. Il a ensuite annexé Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. L'Etat hébreu considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.


Pour le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, les Israéliens prennent de telles décisions parce qu'ils bénéficient du soutien des Etats-Unis. Annoncée le 6 décembre, la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël rompt avec des décennies de diplomatie américaine et internationale et continue à causer l'émoi dans les Territoires palestiniens. Pour le président Abbas, les Etats-Unis ne peuvent plus jouer leur rôle historique de médiateur de paix.


De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé M. Abbas à déclarer la fin des accords d'Oslo et l'OLP à revenir sur la reconnaissance d'Israël. Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, est un sujet passionnel. Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale considère que son « statut » doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens.


R.C


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