Israël expulsé de l’Union africaine deux ans après son intégration
L’Union africaine a mis fin au statut de membre observateur d’Israël au sein de l’organisation lors de son dernier sommet. Un an après l’expulsion manu militari d’une diplomate israélienne, la communauté africaine exprime ainsi sa volonté de rupture avec Tel Aviv. Dans le même temps, les diplomates africains ont réservé un accueil chaleureux au représentant de la Palestine.
L’expulsion en pleine séance de la diplomate israélienne lors de la précédente édition du sommet de l’Union africaine (UA) en 2023 a été un moment marquant. L’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Iran ont été soupçonnés d’être derrière cette décision surprenante.
Un an après ce coup d’éclat, Israël a perdu définitivement son statut d’observateur au sein de l’UA lors du qui s’est achevé cette semaine en Éthiopie. Statut qu’elle avait obtenu en 2022, à l’issue de près une décennie d’efforts diplomatiques. Alors que la guerre génocidaire que mène l’État hébreux à Gaza est dans son dixième mois, les diplomates africains ont ainsi tenu à afficher leur rupture avec un régime d’apartheid. L’organisation a d’ailleurs précisé qu’aucun représentant israélien ne serait invité aux futurs sommets.
Ovation pour le premier ministre palestinien
Lors de cette même édition 2024, la Palestine a été accueillie chaleureusement. Le premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a reçu des applaudissements nourris des chefs d’État africains, majoritairement acquis à sa cause. Il a souligné les similitudes entre la lutte des Palestiniens et celle des Africains contre le colonialisme, suscitant ainsi l’émotion et la solidarité de l’assistance.
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La décision de la Cour internationale de justice (CIJ) contre Israël, qui a donné raison à l’Afrique du Sud en dénonçant un « génocide » à Gaza, a également été célébrée lors de cette même édition du sommet. Les dirigeants africains ont unanimement condamné l’offensive israélienne, la qualifiant de « violation flagrante » du droit humanitaire international.
Influence en recul, mais pas éteinte
Mais, malgré cette expulsion et la suspension de son statut d’observateur, Israël conserve une certaine influence en Afrique. Le pays entretient ainsi toujours des relations diplomatiques avec de nombreux pays africains.
Le pays a renoué des liens avec la Guinée en 2016, après des décennies de rupture, et a normalisé ses relations avec le Maroc et le Soudan en 2020. De plus, grâce à ses exportations de technologies et d’armes vers le Congo, le Rwanda ou le Kenya par exemple, Tel Aviv mène une diplomatie d’influence discrète, mais efficace avec des pays clé du continent.
D’ailleurs, Sharon Bar-li, la diplomate objet de l’expulsion l’an passé, serait à Addis Abeba pour rencontrer des diplomates africains, selon des informations du Monde.