Israël : « Bienvenue en enfer »

 Israël : « Bienvenue en enfer »

crédit photo : AHMAD GHARABLI / AFP

Clausewitz disait que la guerre est à proprement parler « un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », dès qu’on a intégré ce concept, alors tout est permis et c’est bien ce que fait Israël sur les Palestiniens depuis 1948 et avec un summum de l’horreur depuis le 7 octobre, l’innommable que des israéliens viennent de dénoncer dans un rapport glaçant.

Pour les israéliens, décidés à mener jusqu’au bout le génocide de la population Palestinienne, avec la complicité de l’Oncle Sam, il n’y a désormais plus de limites.

L’enquête approfondie, de l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, qui vient d’être publiée et qui est fondée sur les témoignages circonstanciés, vérifies et recoupés de 55 anciens détenus, fait état de milliers de Palestiniens et de Palestiniennes arrêtés, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza jetés dans des prisons surpeuplées, tabassés quotidiennement, souvent violés dans la plupart des prisons israéliennes, qu’elles soient militaires ou civiles «  transformées en un réseau de camps dédiés aux mauvais trai- tements infligés aux détenus ». En Israël, Le rapport de B’Tselem, intitulé « Bienvenue en enfer » raconte ainsi  le quotidien de la torture dans les prisons israéliennes transformées en un large réseau de camps de concentration. « Ces espaces, dans lesquels chaque détenu est délibérément condamné à des souffrances intenses et incessantes, peut-on lire dans le rapport qui précise au passage que « les prisons ont toujours servi d’outils pour oppresser et contrôler la population palestinienne . Depuis 1967, Israël a ainsi emprisonné quelque 800 000 Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est – soit 20 % de la population totale ». Le nombre de prisonniers a doublé, passant de quelques 5 200 avant le 7 octobre à 9 623 Palestiniens incarcérés au dernier comptage, en juillet, sans procès, pour la plupart sans qu’ils aient été informés des charges retenues contre eux, et sans pouvoir disposer du droit de se défendre. Des hommes et des femmes, des médecins, des enfants, des étudiants et des leaders politiques dont le seul crime est d’être palestiniens.

Les témoignages y sont terribles et comme moindre mal, les détenus sont punis d’un isolement total, sans que les familles ni les avocats soient informés de leur sort, les rites religieuse sont interdits, et les biens personnels confisqués, pour ne pas dire volés.

La torture systématique, les abus sont consignés dans leurs moindres détails, des tabassages réguliers, jusqu’à cinq fois par jour, les détenus sont privés de sommeil par des lumières aveuglantes ou des musiques assourdissantes. Nombre d’entre eux et pas seulement des femmes, font l’objet de violences sexuelles commises par leurs gardes, qui vont de la mise à nu, des coups sur les parties génitales, aux viols avec des bâtons, pour torturer les détenus, les gardes usent de bombes au poivre, de grenades assourdissantes, de matraques, de tasers et de chiens d’attaque entraînés également à violer des humains. Les femmes sont particulièrement ciblées, elles subissent ainsi des viols qu’elles se garderont bien de décrire tant les tabous sont forts, sont interdites de toilettes durant leurs règles, et tout est fait pour qu’elles ne puissent pas retrouver leur place dans une société Palestinienne patriarcale mais où paradoxalement, ce sont les femmes qui ciment la société et qui sont le pilier des familles. Faire planer le doute sur leur « honneur » après un viol, c’est les condamner définitivement à l’exclusion en cas d’une sortie ( bien que peu probable ) de prison.

Monnaie courante,  les détenus ne résistent pas à la violence des traitements et ce sont ainsi pas moins de 60 prisonniers, dont 48 étaient originaires de Gaza qui sont ainsi décédés sous la torture.

Ces tortures sont pratiquées( entre autres)  par la « force de réaction initiale », une unité spéciale que les détenus ont surnommée à juste titre, l « escadron de la mort ». «Le tableau général montre que les abus et la torture sont perpétrés sur ordre, au mépris total des obligations d’Israël en vertu du droit national et du droit international », s’inquiète B’Tselem, estimant là qu’il s’agit de « crimes de guerre », voire de « crimes contre l’humanité», comme si Israël et ses principaux soutiens occidentaux ( à leur tête les Etats-Unis) se sont au moins une fois dans leur vie souciés du droit international. On ne peut pas enlever le mérite à l’ONG d’avoir dénoncé ces tortures mais il ne s’agit là que d’une recrudescence des abus. Depuis des décennies , les israéliens commettent régulièrement des « crimes de guerre » dans les territoires palestiniens occupés. Le gouvernement de Tel Aviv bénéficie d’un soutien sans faille de la part de la société de ce pays en ce qui concerne les exactions et la continuation de la répression en Palestine.

De toutes les façons, il suffit d’écouter une des rares voix en Israël pour la paix, celle du journaliste Gidéon Levy pour comprendre que la situation n’est pas prêt de changer, lui qui pense que la société israélienne traversée par un immense sentiment anti-arabe ne fera aucune concession pour arrêter le massacre .