« Islamo-gauchisme » : le CNRS recadre Frédérique Vidal

 « Islamo-gauchisme » : le CNRS recadre Frédérique Vidal

Les universitaires et le CNRS réclame la démission de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, ce 18 février 2021, en raison de sa demande d’enquête sur l’Islamo-gauchisme. XOSÉ BOUZAS / HANS LUCAS / AFP

Elle demande une enquête sur l’« Islamo-gauchisme ». Le CNRS corrige la ministre et le monde universitaire réclame sa démission.

 

Beaucoup parlent d’une démission de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce 18 février. Sur CNews, ce week-end, Frédérique Vidal a évoqué l’« islamo-gauchisme ». Un sujet, qui, selon elle, « gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable ».

A Jean-Pierre Elkabbach, qui suggérait qu’« il y a une sorte d’alliance entre Mao Zedong et l’ayatollah Khomeini », la ministre a répondu : « Mais vous avez raison… ». Dans la foulée, la ministre a réclamé une enquête au CNRS sur « l’islamo-gauchisme » à l’université et les recherches menées en milieu universitaire. « Un bilan de l’ensemble des recherches » qui ont lieu en France. Pour faire la distinction entre ce qui relèverait de la recherche académique et ce qui relèverait du militantisme.

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Terme aux contours mal définis

La levée de boucliers a été immédiate. Députés de l’opposition, conférence des présidents d’universités… Frédérique Vidal a été désavouée jusqu’au CNRS lui-même.

Le Centre national de la recherche scientifique a publié une tribune hier, le 17 février, intitulée « L’« islamo-gauchisme » n’est pas une réalité scientifique ». « Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées ». Ce sont les mots du CNRS qui « condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques ». Et d’ajouter, « le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance ».

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