Mahomet ou l’islamophobie expliquée aux occidentaux

 Mahomet ou l’islamophobie expliquée aux occidentaux

Les automobilistes iraniens passent devant une affiche publicitaire du film de Majid Majidi


 


Un nouveau film sur le prophète Mohamed. Un de plus, serait-on tenté de conclure. Un peu vite car il faudra voir d’abord le film. Il faut savoir que c’est l’un des plus grands cinéastes iraniens, Majid Majidi, qui a réalisé "Mahomet", une superproduction sur l'enfance du prophète de l’islam. 


 


« Pour en finir avec "l'image violente" de l'islam avec cette mauvaise lecture de l'islam dans le monde occidental qui en a donné une image violente qui n'a strictement aucune relation avec sa vraie nature », a-t-il déclaré dans un entretien à l'AFP à la veille de la sortie du film mercredi en Iran.


Pour le cinéaste engagé, cette mauvaise lecture est née dans l’esprit retord de groupes terroristes tels que « l'Etat islamique qui n'ont pas de lien avec l'islam dont ils ont volé le nom » et qui veulent en projeter « une image terrifiante dans le monde ». « En tant qu'artiste musulman (…) mon objectif était de créer une vision (de l'islam) qui change de celle qu'a l'Occident et qui se résume souvent à un terrorisme islamique attaché à la violence », explique encore le cinéaste. 


Or, selon lui, "l'islam c'est la concertation, la bonté et la paix". "Dans ce film, nous avons rendu hommage à d'autres religions, y compris le christianisme et le judaïsme", ajoute-t-il. Un petit bémol cependant, conscient que la sortie de ce film risque de provoquer l’ire des salafistes et autres wahhabites patentés, le cinéaste a confié au journaliste de l’AFP qu’il était conscient que des pays comme l'Arabie saoudite auront des problèmes avec ce film


Bien que le film ait pris la précaution de ne pas représenter le prophète. Par un jeu d'effets spéciaux, son visage n'apparaît jamais, "mais on voit sa silhouette et son profil"Le film a été montré avant sa sortie à des leaders religieux chiites et sunnites en Iran et en Turquie qui l'ont jugé "positivement", affirme Majid Majidi.


Les Iraniens sont d’ailleurs passés maîtres dans les réalisations hollywoodiennes sur la vie des prophètes. De Joseph à Salomon en passant par le roi David. Avec un budget d'environ 40 millions de dollars (34 millions d'euros), en partie financé par l'Etat, ce long-métrage qui a été tourné dans une cité de La Mecque reconstituée au sud de Téhéran va ainsi battre le record du film le plus cher de l'histoire du cinéma iranien.


 


Abdellatif El azizi