Iran : Amnesty international pointe le retour de la police des mœurs

 Iran : Amnesty international pointe le retour de la police des mœurs

Une policière iranienne des moeurs s’entretient avec une femme au sujet de sa tenue vestimentaire lors d’une opération de répression visant à faire respecter le code vestimentaire islamique à Téhéran. La police iranienne annonçait, le 16 juillet, le retour des patrouilles chargées de faire respecter l’obligation du port du voile. Behrouz MEHRI / AFP

Police des mœurs. Après les manifestations, les autorités iraniennes tentent de rétablir leur domination avec une répression accrue envers les femmes qui ne portent pas le voile.

« La police des mœurs est de retour en Iran. Les autorités ne trompent personne lorsqu’elles retirent l’insigne de la police, mais que parallèlement elles encouragent les partisans de l’oppression par la République islamique », explique la secrétaire générale d’Amnesty international, Agnès Callamard.

L’ONG publiait en fin de semaine dernière (26 juillet) une analyse montrant comment les autorités iraniennes durcissent la répression contre les femmes qui choisissent de ne pas porter le voile dans les lieux publics. Saeed Montazer Al Mahdi, porte-parole de la police iranienne, annonçait, le 16 juillet, le retour des patrouilles chargées de faire respecter l’obligation du port du voile.

Volet législatif

Dans son analyse, l’ONG attirait l’attention sur un « projet de loi visant à soutenir la culture de la chasteté et du hijab », soumis au parlement le 21 mai denier. Un texte prévoyant des sanctions supplémentaires pour les femmes apparaissant sans voile dans l’espace public, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Immobilisation, voire confiscation, du véhicule, déductions sur les salaires ou encore interdictions d’utiliser sur les services bancaires, des sanctions portant atteinte aux droits fondamentaux selon Amnesty.

Véritables relais de la lutte des femmes iraniennes qui combattent l’obligation de porter le voile, les sportifs, les artistes et les personnalités publiques, ne respectant pas cette obligation, pourront également être sanctionnés.

Communauté internationale

La « Police des moeurs », qui avait arrêté et battu à mort Mahsa Amini en septembre dernier, est donc de retour. Cet événement avait été le point de départ d’énormes manifestations et d’une contestation sans précédent. Dix mois plus tard, c’est presque un retour au point de départ.

Pour Amnesty international, l’implication de la communauté internationale doit être plus importante pour mettre en cause la responsabilité des dirigeants iraniens. Pour l’ONG : « la communauté internationale ne doit pas se contenter d’observer sans rien dire alors que les autorités iraniennes intensifient l’oppression à laquelle elles soumettent les femmes et les filles ».