Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU renouvelle sa confiance à Kamel Jendoubi
Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (CDH) a décidé ce vendredi de reconduire la mission du groupe d’experts chargé d’enquêter sur les violations des droits de l’homme au Yémen. Malgré les objections des gouvernements yéménite et saoudien, la mission dirigée par l’ancien ministre tunisien Kamel Jendoubi va donc se poursuivre, alors qu’elle fait l’objet d’une campagne de diffamations selon plusieurs activistes.
Le CDH des Nations-Unies a voté par 21 voix contre 8 la prolongation de l’enquête confiée en 2017 à un groupe d’experts internationaux. Le Canada et l’Union européenne ont notamment voté en faveur de la poursuite de la mission. Directement mis en cause dans un premier rapport, le Yémen et l’Arabie saoudite ont estimé que prolonger les investigations ne ferait qu’exacerber la crise et accroître l’instabilité régionale.
En août dernier, les experts ont publié un rapport faisant état de possibles crimes de guerre de la part de la coalition militaire emmenée depuis 2015 par le royaume saoudien. Selon les auteurs les bombardements des forces aériennes de la coalition ont provoqué de lourdes pertes civiles en visant des zones habitées, des marchés ou encore des mariages.
Ces attaques ont été menées « en violation des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution pouvant constituer des crimes de guerre », a souligné le président du groupe d’experts, le Tunisien Kamel Jendoubi, dans un communiqué.
Les mêmes experts indiquent disposer d’« informations substantielles » leur permettant d’affirmer que « le gouvernement du Yémen, les forces soutenues par la coalition, ainsi que les forces houthies » utilisent des enfants « pour participer activement aux hostilités ».
L’Arabie saoudite a rejeté les conclusions de ce rapport, soulignant un « parti pris », des « erreurs méthodologiques » et de « mauvaises interprétations du conflit ». Dans une pétition remise mardi à Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, un groupe d’activistes accusent l’Arabie et ses alliés de « porter atteinte au président du Groupe d’experts et de le diffamer dans le but de semer le doute à propos du contenu du rapport ».
Rached Cherif
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