Interdiction du voile aux JO 2024 : la langue de bois du CIO agace les associations

 Interdiction du voile aux JO 2024 : la langue de bois du CIO agace les associations

Photo : OLIVIER MORIN / AFP

Interdiction du voile : En réponse au courrier qui lui était adressé, le CIO a indiqué ne pas être en mesure d’annuler cette mesure imposée aux athlètes françaises. Les associations dénoncent une discrimination.

« Interdire aux athlètes françaises de participer aux Jeux olympiques et paralympiques si elles portent un couvre-chef sportif (…) met au jour la discrimination raciale et liée au genre qui caractérise l’accès au sport en France », martèle Anna Błuś, chercheuse sur les droits des femmes à Amnesty International.

Hier (16 juillet), l’ONG dévoilait un rapport sur « les atteintes aux droits humains des femmes et des filles musulmanes causées par l’interdiction du foulard dans le sport en France ».

Amnesty y fustige la « réponse » du Comité International Olympique (CIO), à un courrier (24 mai) l’interpellant sur l’interdiction du voile faite, par la France, aux athlètes françaises pour les Jeux Olympiques.

CIO détourne le regard

« Le CIO a affirmé que l’interdiction des couvre-chefs sportifs imposée par la France ne relevait pas de la responsabilité du Mouvement olympique et a déclaré que « la liberté de religion est interprétée de différentes manières par différents États » », regrette Amnesty.

L’institution ne prendra donc aucune mesure pour permettre aux athlètes lésées de participer aux JO.

Début juin, Amélie Oudea-Castera, ministre des sports, s’appuyait sur une décision du Conseil d’Etat indiquant que le principe de neutralité s’appliquait également « aux sportifs sélectionnés dans les équipes de France ». Elle réaffirmait ainsi l’attachement du gouvernement à « un régime de laïcité stricte ».

Spécificité française

Après étude de règlements sportifs de 38 pays européens, Amnesty « a conclu que la France est le seul pays à avoir adopté une interdiction des couvre-chefs religieux, soit dans des lois nationales soit dans des règlements sportifs spécifiques ». 

Pour Anna Błuś, en plus d’être discriminatoires, ces règles visant les musulmanes entravent « les efforts en vue de rendre le sport plus inclusif et accessible ». 

Une position d’autant plus intenable et paradoxale que la France, hôte des JO, « se trouve en infraction avec plusieurs de ses obligations au regard des traités internationaux relatifs aux droits humains » qu’elle a signés.