Interdiction des VTC : Bolt rejette les accusations des autorités en Tunisie

 Interdiction des VTC : Bolt rejette les accusations des autorités en Tunisie

17 mille taxis opèrent à Tunis, dont environ la moitié ont recours à une application VTC pour améliorer leurs revenus

L’entreprise de VTC, Bolt, a répondu de façon cinglante à la récente décision prise par les autorités tunisiennes de suspendre ses activités dans le pays à compter du 24 mars 2025. En clair, elle y maintient ses opérations et dénonce une procédure inéquitable.  

Les avoirs bancaires de Bolt (environ 12 millions de dinars) ont pour rappel été saisis, elle a été rayée du Registre du commerce et a été poursuivie en justice pour de graves accusations notamment, pour suspicion de « blanchiment d’argent ».

Ainsi dans un communiqué publié le 25 mars, Bolt a réagi en rejetant en bloc les accusations portées à son encontre à l’issue de 6 mois de procédure, soulignant que les actions des autorités ont été prises sans le recours à un juge d’instruction, ce qui a empêché l’entreprise de se défendre et de faire valoir ses droits.

La société a par ailleurs insisté sur le fait que ses opérations en Tunisie respectent la législation locale et que l’entreprise a investi plus de dix millions d’euros dans l’économie tunisienne depuis qu’elle y opère. En dépit de la sévérité des mesures prises contre l’entreprise estonienne, Bolt prévoit par conséquent de contester les décisions qualifiée d’« illégales », par les canaux juridiques appropriées, probablement une allusion au droit international, tout en maintenant ses services opérationnels en Tunisie.

Le bras de fer qui s’engage est en somme sous le signe de la politique du fait accompli : plusieurs usagers tunisiens ont en outre fait savoir que malgré les risques auxquels ils s’exposent eux-aussi en tant qu’utilisateurs, ils ont pu solliciter l’application au lendemain de la décision judiciaire qui constituera à n’en pas douter un casse-tête s’agissant de sa mise à exécution.

 

Texte du communiqué :

« Concernant les récentes accusations portées contre Bolt Les allégations du gouvernement tunisien à l’encontre de Bolt sont infondées. Toutes les actions des autorités locales ont été prises sans l’implication d’un juge d’instruction. Nous n’avons pas eu la possibilité de contester les allégations des autorités, ce qui nous a empêchés de défendre nos droits. En tant que principal acteur du marché, nous prévoyons que ces mesures pourraient affecter tous les participants du marché et créer un précédent inquiétant.

En tant qu’entreprise mondiale, Bolt s’efforce toujours de suivre les règles et règlements locaux dans tous les marchés où elle opère. Les opérations de Bolt en Tunisie sont conformes à la législation locale, c’est pourquoi nous avons décidé de prendre toutes les mesures nécessaires pour contester ces décisions illégales par les canaux juridiques appropriés.

Les services de transport à la demande Bolt resteront entièrement opérationnels en Tunisie, et nos conducteurs et clients pourront utiliser l’application comme d’habitude.

Au cours des trois dernières années, nous avons investi plus de 10 millions d’euros dans l’économie tunisienne, soutenant directement l’infrastructure locale, la mobilité urbaine et les opportunités de revenus pour les conducteurs. Nous avons réussi dans nos efforts pour améliorer la mobilité locale – selon notre dernière enquête, plus de 85 % des Tunisiens considèrent le transport á la demande comme un bon complément aux transports publics et plus de 54 % de la population utilise les services de transport á la demande chaque semaine ».