Inondations en Libye : plus de 40 000 déplacés selon l’ONU

 Inondations en Libye : plus de 40 000 déplacés selon l’ONU

Selon le maire de la ville, le nombre de victimes pourrait atteindre 20 000 personnes, soit 20 % de la population de la ville de Darna avant la catastrophe

Plus de 43 000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des inondations catastrophiques qui ont frappé l’est de la Libye. Cette crise humanitaire a conduit l’Organisation internationale des migrations (OIM) à revoir à la hausse le nombre de personnes déplacées.

Ces inondations provoquées par le passage de la tempête Daniel dans la nuit du 10 au 11 septembre ont non seulement causé des décès, mais elles ont également forcé 43 059 individus à quitter leur lieu de résidence initial.

L’OIM a souligné que le manque d’accès à l’eau potable a poussé de nombreuses personnes, initialement déplacées à l’intérieur de Derna, à chercher refuge dans d’autres villes de l’est et de l’ouest de la Libye. Les besoins immédiats de ces personnes déplacées comprennent la nourriture, l’eau potable, les services de santé mentale et de soutien psychosocial.

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Les chiffres officiels provisoires communiqués mardi par le ministre de la Santé de l’Est, Othman Abdeljalil, font état de 3 351 décès dus aux inondations. Cependant, les autorités libyennes et les organisations humanitaires redoutent que le bilan final soit beaucoup plus lourd, compte tenu du grand nombre de personnes portées disparues, qui se chiffre par milliers.

 

Risque de crise sanitaire

Les inondations ont été déclenchées par l’effondrement de deux barrages situés en amont de Derna à la suite du passage dévastateur de la tempête Daniel. L’ONU a alerté sur les risques sanitaires liés à ces inondations, soulignant la menace de l’eau contaminée et du manque d’hygiène.

Le réseau de téléphonie et Internet avait été coupé dans la région mardi soir, empêchant les communications. Les autorités locales avaient prétendu que cette coupure était due à une « rupture des fibres optiques », mais de nombreux observateurs estiment qu’il s’agissait d’une tentative délibérée de censurer les informations après une couverture médiatique importante d’une manifestation à Derna. Cependant, les communications ont depuis été rétablies.

 

Une Libye plus fragile que jamais

Cette tragédie met en évidence les divisions et la fragilité de la Libye, un pays en proie à l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux administrations rivales se disputent le pouvoir, l’une à Tripoli à l’ouest du pays, dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnue par l’ONU, et l’autre dans l’est, associée au maréchal Khalifa Haftar.

Le chaos politique et la négligence en matière d’infrastructures vitales comme les barrages de Derna ont contribué à cette catastrophe. Le procureur général libyen, Al-Seddik al-Sour, a promis des « résultats rapides » dans l’enquête sur cette tragédie et a déclaré que des personnes présumées coupables de corruption ou de négligence en lien avec le désastre avaient déjà été identifiées. Cependant, il n’a pas révélé leurs noms.