Influenceur Doualemn : des magistrats menacés de mort pour avoir appliqué la loi

 Influenceur Doualemn : des magistrats menacés de mort pour avoir appliqué la loi

Palais de justice de Paris. (Photo par MIGUEL MEDINA / AFP)

Des magistrats menacés après l’annulation de l’OQTF de l’influenceur algérien Doualemn. Une enquête a été ouverte pour cyberharcèlement et menaces de mort.

La présidente du tribunal appelée à être pendue, le premier vice-président à être décapité. Des menaces proférées suite à l’annulation de l’OQTF de l’influenceur algérien Doualemn.

Hier (13 février), le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour cyberharcèlement et menaces de mort après des attaques sur les réseaux sociaux visant les magistrats du tribunal administratif de Melun.

Mercredi (12 février), un magistrat à la juridiction de Melun confiait sur France Inter : « Depuis deux, trois, quatre jours au tribunal administratif, c’est un déchaînement de haine sur les réseaux sociaux, de toute la fachosphère ».

Annulation

Ce déferlement de haine a commencé la semaine dernière, quand l’instance de Seine-et-Marne a annulé la procédure d’expulsion de l’influenceur algérien.

Le tribunal administratif a estimé que, vivant légalement en France, Doualemn « ne pouvait être éloigné du territoire français que selon la procédure d’expulsion ordinaire, impliquant son audition devant la commission d’expulsion ». Le TA de Melun a conclu que la procédure de l’OQTF « n’était donc pas légalement applicable ».

Le ressortissant algérien avait été interpellé, à Montpellier, le 5 janvier, expulsé vers l’Algérie le 9 janvier, puis immédiatement renvoyé en France. Depuis, il était placé en rétention.

La préfecture de l’Herault s’est vu ordonner par les juges de délivrer une autorisation provisoire de séjour, le temps du réexamen du dossier.

Recours

Jeudi dernier (6 février), suite à la décision du tribunal administratif de Melun, le ministère de l’Intérieur annonçait qu’il allait faire appel, même si ce recours n’est pas suspensif.

Sur LCI, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a vivement critiqué cette décision du TA de Melun affirmant que des « règles juridiques ne protègent pas la société française ».

De son côté, Gérald Darmanin, ministre de la Justice déclarait à l’Assemblée nationale : « S’il faut modifier la loi, une nouvelle fois, pour que (…) la République et l’Etat ne fassent pas preuve d’impuissance mais expulsent du territoire national toute personne étrangère irrégulière, alors il faudra modifier la loi ».

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