Industrie agro-alimentaire : des journalistes bretons sous pression

Intimidations, sabotage, des organisations alertent sur les pressions subies par les journalistes enquêtant sur l’industrie agro-alimentaire en Bretagne.

Pressions

Pressions, multiplications de « plaintes assimilables à des procédures-bâillons », les journalistes enquêtant sur l’industrie agro-alimentaire en Bretagne sont-ils ciblés ? Inès Léraud, qui avait publié des reportages sur la pollution de l’environnement ou encore sur les subventions pour l’agriculture intensive, a été victime de ces pressions.

Mais elle ne serait pas la seule reporter, travaillant sur ces questions en Bretagne, à avoir été confrontée à de tels actes. Dans un communiqué (19 avril), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) alertait sur ces cas montrant « la gravité des atteintes à la liberté d’informer, en particulier dans cette région [Bretagne, ndlr] ».

DEMETER

La LDH reporte le cas d’une journaliste qui aurait été forcée par les gendarmes à effacer un enregistrement vidéo réalisé dans le cadre d’une enquête, et ce « en dehors semble-t-il de toute procédure judiciaire ».

Pour l’organisation, avec la cellule DEMETER [Cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole, ndlr], créée en 2019 par la direction générale de la gendarmerie nationale, de tels agissements mettent en évidence une zone floue. « Cette voie de fait doit être reliée à la cellule Demeter (…) du ministère de l’Intérieur et au brouillage qu’elle introduit entre interventions de la police et défense des intérêts des agriculteurs » soulève la LDH pour qui, un début de solution serait la dissolution de cette cellule.

Ouverture d’une enquête

Plus récemment, le 31 mars dernier, Morgan Large, journaliste ayant également enquêté sur l’industrie agro-alimentaire en Bretagne, a été victime d’un acte de sabotage. Une des roues arrières de sa voiture a été déboulonnée. Sabotage qui fait suite à des mois de pressions et d’intimidations comme du harcèlement ou encore l’intoxication de son chien.

Sauf que cette fois, il y a « une volonté délibérée de porter atteinte à l’intégrité physique de la journaliste » selon Reporters sans frontières (RSF). La semaine dernière (13 avril), l’organisation a annoncé le dépôt d’une plainte, aux côtés de Morgan Large, pour demander l’ouverture d’une enquête et la mise en place de mesures de protection pour la journaliste.

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