Inauguration à Gonesse d’une rue « Ali Boumendjel », militant indépendantiste algérien
La ville de Gonesse, au nord de Paris, a dévoilé mardi la plaque d’une allée au nom de l’avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel. En 2021, Emmanuel Macron avait reconnu que le militant indépendantiste avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
C’est la première fois qu’une rue en France est baptisée en l’honneur de Ali Boumendjel, militant pour l’indépendance de l’Algérie. La plaque a été dévoilée en présence de la famille de l’avocat algérien, selon le service communication de la ville.
La plaque portant son nom a été apposée sur une allée du quartier populaire de la Fauconnière. Une autre allée du même quartier a également été nommée du nom de Fanny Pech, « ancienne directrice d’école et élue de la ville il y a plusieurs années qui était rapatriée d’Algérie », a précisé la même source.
« Ces deux évènements s’inscrivent dans la volonté du maire d’une démarche de conciliation des mémoires, dans le respect de chaque récit, l’année des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie et de l’histoire d’un quartier symbolique », a fait valoir la ville, située dans le Val-d’Oise et dirigée par le socialiste Jean-Pierre Blazy.
Mort officiellement par suicide
C’est « la première fois à ma connaissance en France » qu’a été dévoilée la plaque d’une rue au nom d’Ali Boumendjel, « ce militant algérien pour la démocratie, pour la paix et pour l’indépendance de l’Algérie », a souligné l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la guerre d’Algérie (1954-1962). L’historien est notamment l’auteur d’un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Il l’a remis en janvier 2021 au président de la République.
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Début mars 2021, Emmanuel Macron a reconnu, « au nom de la France », que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné ». Il est mort le 23 mars 1957 aux mains de soldats français pendant la bataille d’Alger. Cette reconnaissance contredit la thèse jusque-là officielle du suicide.
La prise de parole présidentielle s’inscrivait dans la série des événements qui ont lieu depuis son élection en 2017 pour tenter de « construire une mémoire apaisée et commune » sur la colonisation de l’Algérie et la guerre ayant conduit à son indépendance en 1962.