Imam Iquioussen: rejet de l’annulation de son expulsion
Le tribunal administratif de Paris a refusé de donner droit à la demande de l’imam marocain Hassan Iquioussen, qui voulait faire annuler son arrêté d’expulsion.
En 2022, Gérald Darmanin avait fait de cette affaire un symbole de la lutte du gouvernement contre les « discours séparatistes ». La justice a considéré que l’imam « a commis des actes répétés de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les juifs, les femmes et les non-musulmans ». Hassan Iquioussen a annoncé son intention de faire appel de cette décision.
Discours prosélyte
Il y a deux ans, le ministre de l’Intérieur avait annoncé l’expulsion de cet homme, réputé proche des Frères musulmans, pour des appels à la haine et à la violence contre la communauté juive notamment.
Dans un arrêté ministériel, le ministère de l’Intérieur justifiait cette expulsion par le fait que l’imam diffusait « auprès d’un large public depuis le début des années 2000 (…) un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ».
Le ministère reprochait notamment à Hassan Iquioussen « un discours à teneur antisémite particulièrement virulent » et de prôner la « soumission » des femmes « au profit des hommes ».
Propos rétrogrades
Hassan Iquioussen était fiché S par la DGSI. L’avocate de l’imam a déposé devant le tribunal administratif de Paris un recours contre l’arrêté d’expulsion. Résultat : suspension de l’expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen en estimant qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale ».
Le tribunal avait tout de même admis que l’imam avait tenu des « propos rétrogrades » sur la place de la femme dans la société française mais pas de quoi justifier une expulsion de cet homme « né en France où il réside depuis sa naissance avec son épouse et ses cinq enfants français et ses quinze petits-enfants français ».
Concernant les propos antisémites reprochés à l’imam, le tribunal a considéré que « l’intéressé a publiquement et vivement condamné l’antisémitisme dans une vidéo du 19 février 2015 », les « propos litigieux » auxquels faisait référence Gérald Darmanin dataient de 2003 et 2005, puis 2014.
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