Ile-Saint-Denis. A 16 ans, la judokate Doussou Diabaté fait la fierté de sa ville

 Ile-Saint-Denis. A 16 ans, la judokate Doussou Diabaté fait la fierté de sa ville

Doussou Diabaté, 16 ans, habitante de L’île-Saint-Denis, championne de France cadette de judo dans la catégorie des moins de 44 kilos. Photo : Nadir Dendoune

Cette fois-ci, la jeune judokate de 16 ans Doussou Diabaté n’ira pas aux JO, mais on espère la retrouver à Los Angeles dans quatre ans.

 

Le 30 mars 2024, cette habitante de L’île-Saint-Denis est devenue championne de France cadette de judo dans la catégorie des moins de 44 kilos. Une première pour cette petite banlieue populaire de 8 500 habitants, coincée entre Saint-Ouen et Saint-Denis. Un exploit pour un sport très relevé, premier pourvoyeur de médailles pour la France aux Jeux Olympiques.

Avant, pour trouver des champions de France à L’Île-Saint-Denis (93450), il fallait toujours se tourner vers la boxe pieds-poings. On se souvient des innombrables sacres nationaux (et aussi mondiaux) des Zankifo ou Diaby, pour ne citer qu’eux. Désormais, il va falloir s’habituer à regarder vers le judo.

C’est à 5 ans que Doussou Diabaté débute le judo. « J’ai tout de suite aimé ce sport. J’aime bien la bagarre », avoue avec le sourire cette judoka d’un mètre 65, ceinture noire première Dan. « Et aussi l’ensemble des valeurs que véhicule ce sport, comme apprendre à respecter son adversaire. »

Doussou est l’aînée d’une fratrie de quatre. Elle a trois petites sœurs. Ses grands-parents, qui ne savent ni lire ni écrire, sont arrivés en France du Mali dans les années 80. « Ma grand-mère m’interroge sur le judo. Elle me demande de lui montrer des vidéos. Elle est très fière et ça me touche beaucoup. C’est ma fan numéro 1 », se félicite Doussou.

 

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La championne a grandi à la cité Marcel Paul, au sud de la ville, à quelques mètres du Pont de Saint-Ouen. Une cité qui a malheureusement fait la une de l’actualité il y a quelques mois. Vouée à être détruite en 2005, des dizaines d’habitants, dont la famille de Doussou, continuent d’y vivre dans des conditions indignes au milieu d’un quartier en pleine rénovation pour les JO 2024.

Une cité située à 500 mètres du village olympique actuel, alors forcément les JO, Doussou y pense. Elle a pour modèle la championne olympique et multiple championne du monde, la judoka Clarisse Agbegnenou. « À Los Angeles, en 2028, j’aurai 20 ans. Je vais tout faire pour y être », murmure-t-elle les yeux brillants.

 

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Pourtant, rien n’a été facile dans le parcours de cette jeune Ilodionysienne. « Doussou a beaucoup galéré avant d’atteindre ce niveau. Elle a été refusée deux années de suite en structure de haut niveau », rappelle Abdallah Gheribi, son entraîneur.

« Mais nous avons toujours cru en elle. Nous sommes un petit club, mais nous avons tout fait pour qu’elle puisse partir le plus souvent en stage, l’aider dans ses déplacements pour qu’elle participe aux tournois », énumère son coach, au club de L’île-Saint-Denis depuis vingt ans. « Elle a une marge de progression énorme. Si elle continue à être sérieuse, elle peut aller très loin », espère Abdallah Gheribi.

 

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