Il y a dix-neuf ans mourait Yasser Arafat

 Il y a dix-neuf ans mourait Yasser Arafat

Le leader palestinien, malade, embarquant dans un hélicoptère de l’armée jordanienne à l’aube au Muqatta, ses bureaux de Cisjordanie à Ramallah, le 29 octobre 2004, en route vers Amman, d’où il prendra un vol pour Paris afin de recevoir un traitement médical. ODD ANDERSEN / AFP

Il y a 19 ans, le 11 novembre 2004, Yasser Arafat décédait. Depuis la disparition du leader charismatique, la situation s’est empirée pour le peuple palestinien : la colonisation et l’occupation de la Palestine se sont intensifiées, un demi-million de colons israéliens sont installés illégalement en Cisjordanie occupée et en un mois, l’armée israélienne a tué à Gaza 11 000 personnes, dont 4 500 enfants. Et rien ne semble montrer qu’elle s’arrêtera là.

Quelques semaines avant sa mort, en octobre 2004, alors que sa santé se dégrade, Yasser Arafat est hospitalisé d’urgence en France à l’hôpital militaire Percy, où il meurt officiellement le 11 novembre 2004.

Aucune autopsie n’est pratiquée, et les médecins français qui le soignent se déclarent incapables de déterminer la cause du décès.

Les experts mandatés par les juges d’instruction français écartent à plusieurs reprises la thèse d’un empoisonnement au polonium 210.

Des experts suisses sollicités par Souha Arafat, veuve du président palestinien jugent au contraire la thèse de l’empoisonnement « plus cohérente » avec leurs résultats.

A l’annonce de la clôture de l’enquête, en mai 2014, les avocats de Mme Arafat reprochent aux juges d’avoir fermé le dossier trop vite et d’avoir agi dans la « précipitation et l’urgence ».

Plusieurs demandes d’actes supplémentaires déposées par Souha Arafat sont ensuite rejetées. Le 21 juillet 2015, le parquet de Nanterre prononce un non-lieu.

Né en 1929 au Caire, en Egypte, Yasser Arafat s’engage auprès des Frères musulmans avant de cofonder en 1959 le Fatah, le Mouvement de libération de la Palestine. Le Fatah rejoint en 1964 l’Organisation de libération de la Palestine, que Yasser Arafat dirige de 1969 à sa mort.

Infatigable défenseur des droits des Palestiniens, il reçoit en 1994 le prix Nobel de la paix.

Le 13 septembre 1993, après de longs mois de négociations secrètes, une « déclaration de principes » est signée à Washington. Suivie d’une poignée de mains historique, orchestrée par le président américain Bill Clinton, entre Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien et Yasser Arafat, le représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Les accords ouvrent la voie à une reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP et instaurent une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. L’entente en restera là.

Si les principaux protagonistes, Rabin, Arafat et Shimon Pérès, ministre des Affaires étrangères israélien, sont récompensés l’année suivante du prix Nobel de la paix, l’objectif d’un accord de paix final ne résistera pas à la poursuite de la colonisation israélienne en Palestine. Et à l’assassinat de Rabin par un extrémiste juif.

Dix-neuf ans après la mort de Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas sont à bout de souffle. Pour la Palestine et les droits de son peuple, il y a un avant et après Yasser Arafat…

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