Il y a dix huit ans mourrait Yasser Arafat
Il y a 18 ans, jour pour jour, Yasser Arafat décédait. Quelques semaines plus tôt, en octobre 2004, alors que sa santé se dégrade, le leader palestinien est hospitalisé d’urgence en France à l’hôpital militaire Percy, où il meurt officiellement le 11 novembre. Depuis, sa famille soupçonne un empoisonnement au polonium 210.
En 2012, la dépouille de Yasser Arafat est exhumée, mais les conclusions des experts suisses, russes et français se contredisent. Le 21 juillet 2015, le parquet de Nanterre prononce pourtant un non-lieu malgré de nombreuses incohérences.
Des centaines de Palestiniens en Cisjordanie occupée ont commémoré, jeudi 10 novembre, le 18e anniversaire de sa mort. Comme chaque année, une marche a été organisée dans la ville de Ramallah où le Raïs vivait, au cours de laquelle des portraits d’Arafat ont été brandis, avant de se recueillir sur sa tombe, au siège de la présidence palestinienne.
Mahmoud Al-Aloul, chef adjoint du mouvement Fatah, a mis en avant la poursuite du chemin d’Arafat jusqu’à la liberté et l’établissement de l’État palestinien sur la base des frontières occupées en 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Né en 1929 au Caire, en Egypte, Yasser Arafat s’engage auprès des Frères musulmans avant de cofonder en 1959 le Fatah, le Mouvement de libération de la Palestine. Le Fatah rejoint en 1964 l’Organisation de libération de la Palestine, que Yasser Arafat dirige de 1969 à sa mort. Infatigable défenseur des droits des Palestiniens, il reçoit en 1994 le Prix Nobel de la Paix.
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Quand il meurt, aucune autopsie n’est pratiquée, et les médecins français qui le soignent se déclarent incapables de déterminer la cause du décès. Les experts mandatés par les juges d’instruction français écartent à plusieurs reprises la thèse d’un empoisonnement au polonium 210. Des experts suisses sollicités par la veuve jugent au contraire la thèse de l’empoisonnement « plus cohérente » avec leurs résultats.
A l’annonce de la clôture de l’enquête, en mai 2014, les avocats de Mme Arafat reprochent aux juges d’avoir fermé le dossier trop vite et d’avoir agi dans la « précipitation et l’urgence ». Plusieurs demandes d’actes supplémentaires déposées par Souha Arafat ont ensuite été rejetées.
Dix-huit ans après la mort de Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas sont à bout de souffle. Pour la Palestine et les droits de son peuple, il y aura toujours un avant et après Yasser Arafat…