Il y a dix ans, Mouloud Aounit, ancien président du MRAP, nous quittait
Le 10 août 2012, Mouloud Aounit, grande figure française de la lutte contre le racisme s’éteignait après s’être battu contre une longue maladie. Dix ans après, ils sont beaucoup à se souvenir de lui.
« Il y a dix ans Mouloud Aounit nous quittait, laissant un immense vide dans la lutte antiraciste et dans la défense des grandes causes internationales. Ce vide, nous tentons de le combler, en nous inspirant des ses principes, ses valeurs et ses engagement courageux. Tes combats nous inspirent toujours », témoigne, ému, le sociologue Vincent Geisser, ami proche de l’ancien président du MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples).
Né le 23 février 1953 à Timezrit, à l’époque de l’Algérie française, Mouloud Aounit arrive très tôt à Aubervilliers (93), commune de banlieue parisienne qui deviendra sa ville de cœur. Elu président du MRAP en 2004, après avoir dirigé l’antenne de Seine-Saint-Denis, il devient la même année conseiller régional d’Ile-de-France pour le Parti communiste. En 2007, il est le porte-parole de Marie-George Buffet lors de l’élection présidentielle.
«Ta voix, nos échanges nous manquent. Nos discussions passionnées sur l’actualité qui finissait toujours sur la Kabylie me manquent aussi », s’est ému de son côté Akli Mellouli, maire adjoint à Bonneuil-sur-Marne (94).
« Mouloud a été un militant antiraciste toute sa vie. Il a été de toutes les luttes, de tous les combats, comme celui de la Palestine, mais aussi pour la reconnaissance par la France officielle de la répression sanglante d’octobre 1961. Il a été le premier leader antiraciste à l’échelle nationale à avoir osé soulever le débat sur l’islamophobie et les nouvelles formes de discriminations raciales dans la société française », nous avait confié, en 2017, Vincent Geisser.
Dans le milieu de l’antiracisme, Mouloud Aounit faisait figure d’un ovni. Il aimait répéter « islamophobie, homophobie, même combat ».