Il y a dix ans, Fernand Tuil, l’initiateur des jumelages avec les villes palestiniennes disparaissait
Il y a dix ans, le 24 décembre 2013, disparaissait à l’âge de 63 ans des suites d’une longue maladie, Fernand Tuil. Né d’une famille de Juifs tunisiens et arrivé en France à l’âge de quatre ans, c’est lui qui lança en 1989 le premier jumelage d’une ville française, Montataire (NDLR : banlieue de Creil), avec le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, en Cisjordanie.
Aujourd’hui, grâce à ce premier jumelage, des dizaines de villes éparpillées sur tout le territoire français ont suivi cet exemple.
Fernand Tuil avait la Palestine chevillée au cœur. Un amour éternel pour cette terre qui le poussa à demander que ses cendres reposent au pied d’un olivier situé dans le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, à quelques encablures de la ville de Bethléem. Un olivier millénaire que des colons israéliens avaient arraché avant que les locaux ne le replantent.
L’histoire d’amour avec la Palestine commence au début des années 80 avec un drame. Du 16 au 18 septembre 1982, alors que la guerre civile déchire le Liban, des milices chrétiennes, avec la complicité des autorités israéliennes, massacrent les populations palestiniennes vivant dans ces deux camps de réfugiés.
A cette sauvagerie sans nom, Fernand Tuil répondra par la camaraderie et l’entraide. Sept ans plus tard, il lance la campagne de jumelage des villes françaises et des camps de réfugiés palestiniens. En 1999, l’Association pour le Jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF) voit le jour, co-présidée par Fernand Tuil et Ahmed Muhaisen, habitant du camp de réfugiés de Deheisheh.
Ahmed Muhaisen écrivait au moment de la mort de son ami : « Pour Fernand, la Palestine n’était pas un événement dont on se souvient et que l’on commémore en certaines occasions, c’était une cause avec laquelle il vivait à chaque instant, qui l’accompagnait où qu’il aille, des rassemblements et manifestations populaires aux réunions politiques, aux rencontres officielles mais aussi lors d’échanges personnels autour d’un bon repas ».
En 2011, Fernand avait reçu la nationalité palestinienne en reconnaissance de son combat en faveur de la cause palestinienne.