Il y a 40 ans, des Palestiniens étaient massacrés à Sabra et Chatila
Un bien triste anniversaire. Il y a 40 ans, le 17 septembre 1982, entre 800 et 3 500 réfugiés palestiniens, vivant dans les camps de Sabra et Chatila au Liban, ont été massacrés par les milices chrétiennes. Il y a aussi des centaines de disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés et que les familles refusent de considérer comme morts. Présente sur place, l’armée israélienne avec à sa tête le ministre de la Défense de l’époque Ariel Sharon, laisse faire.
Rappel des faits. Trois semaines plus tôt, Israël prend le contrôle de Beyrouth après deux mois de siège. Sous supervision américaine, des combattants palestiniens de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) sont expulsés de la capitale libanaise, mais Israël est convaincu qu’il y a encore dans les camps de réfugiés des combattants. L’armée israélienne encercle alors les camps.
Le 14 septembre 1982, un attentat tue le président libanais Béchir Gémayel qui venait à peine d’être élu déclenchant la colère des miliciens phalangistes chrétiens. L’armée israélienne les laisse entrer à Sabra et Chatila.
Le massacre de Sabra n’est pas juste un souvenir mortuaire des crimes commis contre le peuple palestinien, il est le reflet de l’impunité dont jouit Israël, jusqu’au aujourd’hui. De nombreux documents ont pourtant prouvé la responsabilité directe d’Ariel Sharon dans ce massacre, qui est mort sans rendre de comptes.
Plongé dans un coma artificiel en 2006, Ariel Sharon décède huit ans plus tard. Ni lui ni les autres responsables de cette tuerie n’ont été poursuivi devant la justice pour les massacres de Sabra et Chatila.
Quarante ans plus tard, le souvenir de ce carnage qui a donné une résonance mondiale à l’horreur de la guerre du Liban, est encore vivace au pays du cèdre. Tous les ans, les familles de victimes de Sabra et Chatila se réunissent pour demander justice. En vain.
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