Il y a 29 ans, Cheb Hasni était assassiné
Il y a vingt-neuf ans, jour pour jour, le 29 septembre 1994, dans une Algérie en pleine guerre civile, le chanteur de Raï algérien Cheb Hasni, alors âgé de 26 ans, était assassiné dans le quartier de Gambetta à Oran, pas très loin du domicile de ses parents, abattu comme un chien en pleine rue de deux balles, l’une dans la tête, l’autre dans le cou. Son frère Houari était à ses côtés.
Pour beaucoup d’Algériens, il ne fait alors aucun doute : ce sont les extrémistes religieux qui l’ont tué, eux qui ne pouvaient tolérer un chanteur qui célèbre le bonheur et l’amour.
Le 12 juin 1990, l’Algérie connaît sa première véritable élection démocratique et pluraliste. Il s’agit d’élections locales : municipales et départementales (wilayas). Mais devant le risque que représente le Front islamiste du Salut (FIS), le pouvoir arrête le processus électoral et la répression s’abat contre ses membres qui entrent dans la clandestinité. Les dirigeants du FIS appellent alors à la lutte armée. Dès lors, Le pays connaîtra près de dix ans de guerre civile entre l’armée et les divers groupes armés. Un conflit qui fera plus de 200 000 morts.
Cheb Hasni est le premier chanteur à être assassiné en Algérie. Sa mort intervient alors qu’un autre chanteur, le kabyle Lounes Matoub a été enlevé trois jours plus tôt par des groupes armés.
Cheb Hasni laisse derrière lui une œuvre colossale avec plusieurs centaines de chansons enregistrées en seulement six ans. Vingt-neuf ans après sa mort, Cheb Hasni continue d’influencer les jeunes générations des deux côtés de la Méditerranée. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à continuer à lui rendre hommage.
Comme Amin Minous qui écrit : « Il était rebelle à sa manière en chantant pour l’amour, à un moment où chanter était considéré comme un péché mortel. Il osait défier la peur en restant fidèle à ses fans. Il nous a laissé un héritage musical inestimable et était populaire auprès des Algériens, Tunisiens et Marocains ».