Il y a 13 ans, disparaissait le poète palestinien Mahmoud Darwich
Le 9 août 2008, le Palestinien Mahmoud Darwich, l’un des principaux poètes arabes de sa génération mourrait à l’âge de 67 ans dans un hôpital d’Houston aux Etats-Unis où il venait de subir une troisième opération du cœur. A l’annonce de sa disparition, une vive émotion gagna toute la Palestine, où trois jours de deuil national sont alors décrétés.
Mahmoud Darwich nait en 1941 à Al-Birweh, en Galilée, en Palestine sous mandat britannique, un village aujourd’hui situé dans l’état d’Israël.
En 1948, pendant la guerre israélo-arabe, Al-Birweh est rasé par les milices sionistes et ses habitants sont forcés à l’exil. La famille Darwich s’enfuit alors au Liban, où elle reste un an, avant de rentrer clandestinement en Israël où elle s’installe à Deir Al-Assada, une ville arabe israélienne.
Après ses études (en arabe et en hébreu) dans des école arabes israéliennes, Mahmoud Darwich s’installe à Haïfa. Il devient une légende à 23 ans en offrant au monde un poème éblouissant «Inscrit! Je suis Arabe». Un texte qui redonne une fierté à tout le peuple arabe, et notamment aux Palestiniens.
Début des années 1970, Mahmoud Darwich part à Moscou étudier l’économie politique puis se rend au Caire en 1971. A Beyrouth, en 1973, il travaille comme rédacteur en chef au Centre de recherche palestinien de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) rejoignant l’organisation alors en guerre avec Israël.
Après la guerre israélienne au Liban durant l’été 1982, qui a forcé la direction de l’OLP à trouver refuge à Tunis, Darwich reprend la route de l’exi : de nouveau Le Caire, Tunis puis Paris.
Il est la voix de Yasser Arafat, lui écrit maints de ses discours. Il accepte à reculons d’entrer dans le gouvernement palestinien où il y restera cinq ans. En 1993, grand visionnaire, il démissionne de l’OLP pour protester contre les accords d’Oslo, estimant qu’ils n’apporteront pas une «paix juste» aux Palestiniens.
Le poète se rend en 1995 dans la bande de Gaza après l’avènement de l’Autorité palestinienne, avant de s’installer définitivement à Ramallah, en Cisjordanie. Il est condamné par la justice israélienne à plusieurs reprises à cause de ses écrits et de ses activités politiques.
Mahmoud Darwich était capable de remplir un stade pour réciter ses poèmes et ne pouvait sortir de chez lui sans déclencher un bain de foule. 13 ans après sa mort, il est régulièrement célébré et pas seulement dans le monde arabe.
Le 07 octobre 2007, Mahmoud Darwich offrait au Théâtre de l’Odéon (Odéon – Théâtre de l’Europe) à Paris, une lecture en arabe d’extraits de sa poésie. Ecouter ici son poème “Rien que la lumière”, traduit en français par Elias Sanbar et lu par Didier Sandre :
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