IEP Strasbourg : blocage en protestation contre un partenariat avec une université israélienne
Pour protester contre le partenariat de l’IEP Strasbourg avec une université israélienne, hier (6 janvier), des étudiants ont bloqué l’entrée de l’établissement.
« Israël génocide, Sciences Po complice » était inscrit sur une des banderoles disposées à l’entrée de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg.
En signe de protestation contre le partenariat noué entre l’établissement et l’université Reichman de Herzliya, en Israël, des étudiants ont bloqué, hier, l’accès à l’IEP.
En place depuis 2015, ce partenariat avait été suspendu en juin dernier dans le contexte de la guerre de Gaza. Cette suspension résultait d’une motion présentée alors par la liste Solidarit’Etudiants.
Elle dénonçait les positions de l’université Reichman, « profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste (…) au regard de la guerre en cours à Gaza ».
Les étudiants précisaient toutefois condamner « sans réserve l’attaque terroriste subie par la population israélienne le 7 octobre 2023 ».
Un renouvellement en question
Le 18 décembre, les membres du conseil d’administration de l’IEP ont voté le renouvellement du partenariat avec l’établissement israélien. Un texte voté alors que presque la moitié des membres du conseil d’administration n’ont pas pris part au scrutin, selon l’AFP.
Suite à ce vote, cinq enseignants-chercheurs ont annoncé leur démission du conseil d’administration. Ceux-ci ont dénoncé de « nombreuses pressions tant internes qu’externes ».
Depuis presque dix ans, le partenariat entre les deux établissements permet notamment des échanges annuels d’étudiants.
« Erreur d’appréciation »
Face à ce blocage, Jean-Philippe Heurtin, directeur de l’IEP de Strasbourg, a déclaré ne pas être surpris. Ce dernier réfutait les accusations portées par des étudiants et quelques collègues, y voyant juste une « erreur d’appréciation ».
« Je pense que c’est une université qui a su préserver la liberté académique, ce qui est la seule chose qui nous importe dans ce cadre-là », indiquait le directeur.
Celui-ci a par ailleurs défendu le partenariat en affirmant que le soutien de l’université Reichman aux forces armées israéliennes se limitait « à la collecte de denrées alimentaires » ou encore « à une attention aux étudiants réservistes mobilisés ».