Human Rights Watch accuse Israël de « crime d’apartheid »

 Human Rights Watch accuse Israël de « crime d’apartheid »

Une vue générale montre les travaux de construction en cours dans la colonie israélienne de Givat Zeev, près de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 21 janvier 2021. AHMAD GHARABLI / AFP

Dans un rapport publié ce mardi 27 avril, Human Rights Watch (HRW) accuse les autorités israéliennes de commettre des crimes d’apartheid et de persécution à l’encontre des Palestiniens vivant dans les Territoires occupés. L’ONG dénonce « la permanence » de ces violations des droits de l’homme.

 

Le rapport de Human Rights Watch (HRW) long de 213 pages, publié ce mardi, intitulé « Un seuil franchi : les autorités israéliennes et les crimes d’apartheid et de persécution »,

rappelle que l’apartheid se caractérise par trois éléments principaux : une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre, un contexte d’oppression systématique sur le groupe marginalisé et des actes inhumains.

Le rapport examine le traitement réservé aux Palestiniens par Israël. Il présente la réalité actuelle d’une autorité unique, le gouvernement israélien, régnant principalement sur la zone située entre le Jourdain et la mer Méditerranée, peuplée de deux groupes de taille à peu près égale, et privilégiant méthodologiquement les Israéliens juifs tout en réprimant les Palestiniens, le plus sévèrement en le territoire occupé.

« Sur le terrain, il se manifeste par le deux poids deux mesures en faveur des colons israéliens. Ces derniers, qui vivent dans les Territoires occupés, jouissent de tous les droits de citoyens, ce qui n’est pas le cas de leurs voisins Palestiniens », explique Philippe Bolopion, directeur exécutif adjoint de HRW.

 

Dans ces régions, les colons disposent de leurs propres routes pour circuler. Ils ont accès à toutes les infrastructures de base comme l’eau, l’assainissement et l’électricité alors que les Palestiniens se voient imposer des restrictions arbitraires.

« Les Palestiniens ne peuvent pas habiter où ils veulent », ajoute Philippe Bolopion. « Leurs terres sont confisquées, leurs oliveraies rasées ou incendiées par les colons, leurs maisons détruites par l’armée israélienne, bref, ce sont des citoyens de seconde zone. »

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Dans ces conditions discriminatoires, les colonies juives peuvent se développer alors que les villes et les villages palestiniens sont maintenus dans un carcan militaro-administratif qui les empêche de prospérer. Pour justifier ces mesures, les autorités israéliennes invoquent des « raisons de sécurité ».

Mais pour Philippe Bolopion, cet arsenal en vigueur depuis cinquante ans est surtout fait pour « assurer la domination d’une part de la population sur une autre partie ».

Une situation qui perdure depuis 1967, depuis la guerre des six jours. Depuis cette date, Israël occupe illégalement la Cisjordanie et Jérusalem Est.

« Ce que nous espérons, c’est un sursaut de la communauté internationale. Qu’elle décide de faire pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles mettent un terme à ce système d’apartheid », conclut Philippe Bolopion.

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