« Houria » : le retour de Mounia Meddour et Lyna Khoudri, 3 ans après « Papicha »

 « Houria » : le retour de Mounia Meddour et Lyna Khoudri, 3 ans après « Papicha »

Lyna Khoudri incarne le rôle titre dans le 2e film de Mounia Meddour.

Trois ans après son premier film « Papicha », Mounia Meddour signe son retour ce mercredi avec « Houria », portrait sensible d’une danseuse qui tente de se reconstruire après une agression. La réalisatrice, qui a rappelé pour l’occasion l’actrice Lyna Khoudri, explique vouloir raconter l’Algérie contemporaine du point de vue des femmes.

« À la fin de Papicha, je me suis dit qu’il fallait que je raconte l’Algérie d’aujourd’hui, parce qu’il y a une jeunesse qui étouffe, des femmes qui ont des rêves et qui sont entravées », raconte Mounia Meddour à l’AFP. « Houria » veut d’ailleurs dire liberté en arabe.

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Ce deuxième long-métrage s’inscrit dans la continuité du précédent, pour lequel elle avait raflé le César du meilleur premier film en 2020. On y retrouve peu ou prou les mêmes ingrédients : son actrice principale (Lyna Khoudri, récompensée la même année du César du meilleur espoir féminin) et des héroïnes en quête d’émancipation et l’Algérie. La réalisatrice de 44 ans née à Moscou avait même eu l’occasion de monter les marches à Cannes pour y présenter son film hors compétition.

 

Dénoncer une société très largement patriarcale

Alors que Papicha racontait l’histoire de Nedjma, étudiante à Alger pendant la décennie noire décidant de braver les interdits en organisant un défilé de mode, Houria s’attaque à un autre combat. La vie d’une jeune danseuse algéroise, magnifiquement interprétée par Lyna Khoudri, bascule après une agression perpétrée par un islamiste. Elle va devoir se reconstruire par la danse.

Une reconstruction dans laquelle elle embarque d’autres femmes, elles aussi brisées par la vie. « À travers le personnage d’Houria, c’est de l’Algérie dont je parle, d’un pays qui a été blessé, heurté, mais qui a sa jeunesse et des ressources pour continuer à être debout », dit la réalisatrice.

 

Une grande Lyna Khoudri

Le choix de la danse pour raconter cette histoire de résilience n’est pas anodin. « Le corps des femmes reste un sujet tabou dans la société algérienne », insiste Mme Meddour. Elle explique s’être inspirée de la photo – devenue virale – d’une danseuse lors des manifestations de 2019 en Algérie.

Depuis leur première collaboration, Lyna Khoudri a fait du chemin. Elle a notamment travaillé avec Wes Anderson et joué aux côtés de Nathalie Baye ou Reda Kateb. Pour ce rôle, elle a suivi de longs mois de formation à la danse classique et à la langue des signes.

Le long métrage a en tout cas tous les atouts pour faire mieux que les 250.000 spectateurs de Papicha. Comme ce dernier, il risque toutefois de ne jamais sortir dans le pays qu’il décrit.