Hommage aux soldats musulmans de la Première Guerre mondiale

 Hommage aux soldats musulmans de la Première Guerre mondiale

Carré musulman du mémorial de Douaumont rendant hommage aux soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale

Gérald Darmanin a rendu hommage mercredi aux 70 000 soldats musulmans morts pour la France pendant la Grande Guerre. S’exprimant depuis le Mémorial de Douaumont (Meuse), il a évité de s’exprimer sur la vive polémique suscitée par ses propos sur les violences policières.

Le ministre de l’Intérieur a rendu hommage aux soldats musulmans recrutés dans les colonies françaises de l’époque. « Ils venaient souvent du soleil, celui de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, mais aussi du Sénégal ou du Mali, en fait des quatre coins du monde, et ils sont morts ici, à Verdun, souvent dans le froid et dans la peur », a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Cultes.

« Ces hommes sont des héros et des repères pour tous les Français, pour notre jeunesse parfois en proie à une perte de sens », a-t-il souligné. Son message s’adresse clairement aux « Français qui pourraient croire qu’ils n’ont pas leur place dans la République ».

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S’exprimant devant les « tombes ornées du croissant », Gérald Darmanin a mis en garde contre « tout dévoiement de l’esprit de la République ». Un « dévoiement insidieux qui évoque à mot couvert la prétendue incompatibilité qu’il pourrait y avoir entre le fait de croire et d’être républicain ». « La République ne préfère aucune religion, ne combat aucune religion », a-t-il insisté.

 

Des troupes d’élite

Près de 300 000 soldats de l’armée d’Afrique, soldats musulmans, mais aussi juifs et chrétiens, ont combattu en Europe. Ces troupes se sont illustrées en de multiples occasions. À l’issue de la décisive Bataille de la Marne de septembre 1914, le Maréchal Foch aurait ainsi dit : « La fortune a voulu que la Division marocaine fût là ! ». Cette formation sera d’ailleurs la plus décorée de l’armée française durant ce conflit.

À l’issue de la cérémonie, M. Darmanin ne s’est pas adressé à la presse. Mardi, s’exprimant devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, il avait lancé : « Quand j’entends le mot “violences policières”, personnellement, je m’étouffe ». Ses propos ont soulevé l’indignation de la famille de Cédric Chouviat, un livreur mort après avoir répété à plusieurs reprises « j’étouffe » lors de son interpellation en janvier. Elle s’est dite « scandalisée » et « heurtée » par la voix de ses avocats.