Hébergement d’urgence: six villes attaquent l’Etat
Les maires de six communes intentent des recours appelant l’Etat à réformer le système national d’hébergement d’urgence qu’elles jugent « défaillant ».
Demain, le 10 octobre, c’est la journée internationale de la lutte contre le sans-abrisme. A cette occasion, six villes, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Paris, Grenoble et Lyon, ont décidé de déposer des recours « pour que l’Etat assume enfin ses obligations en matière de prise en charge des personnes contraintes de dormir à la rue », peut-on lire dans une tribune publiée dans le quotidien Libération. Cette démarche judiciaire est une première en France.
Solutions opérationnelles, efficaces, pérennes
Confrontés à un nombre de personnes à la rue qui « explose », ces élus affirment réagir en ouvrant des gymnases, des écoles ou des centres d’accueil tout en soulignant que « nos actions ne peuvent se substituer ni pallier un système national défaillant, irrespectueux des droits humains fondamentaux ». Ils souhaitent « trouver des solutions opérationnelles, efficaces, pérennes » et appellent l’Etat à « refonder le système d’hébergement d’urgence, avec les collectivités et les associations ».
Réponses négatives au 115
Concrètement, les six communes demandent le remboursement des dépenses mises en œuvre pour pallier la carence de l’Etat en matière d’hébergement d’urgence. A Strasbourg, par exemple, cela atteint près de 900 000 euros, dont une partie correspond à la mise à disposition d’un gymnase pendant près de six mois. A Strasbourg, 85% des appels passés au 115 se soldent par des réponses négatives.