Hausse des violences conjugales en 2022 : les victimes « mieux entendues »

 Hausse des violences conjugales en 2022 : les victimes « mieux entendues »

Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

En 2022, le nombre de victimes de violences conjugales recensées a augmenté. L’Observatoire international des violences faites aux femmes indique que les victimes seraient mieux entendues.

En 2022, les forces de sécurité ont enregistré 244 000 victimes de violences conjugales. Un chiffre révélé par un rapport du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), paru hier (16 novembre).

Par rapport à 2021, ce chiffre représente une hausse de 15%. Si le SSMSI rappelle que cette augmentation est « proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019 », le ministère de l’Intérieur, auquel le service est rattaché, rappelle une réalité préoccupante.

« Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de victimes enregistrées a ainsi doublé depuis 2016 », précise le ministère.

« Mieux entendues »

Ce que révèle également les chiffres du rapport du SSMSI, c’est que 87% des victimes sont des femmes et 89% des mis en cause sont des hommes. Malgré la libération de la parole, seulement un quart des victimes ont porté plainte.

Ernestine Ronai, la responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis, constate, malgré tout, un début d’amélioration : « On parle de libération de la parole, moi je parlerais de libération de l’écoute : lorsque les victimes révèlent des violences, on les entend mieux, notamment les forces de sécurité, quand on voit l’augmentation du nombre de plaintes. Je crois qu’on peut encore s’améliorer largement » (franceinfo, 16 novembre).

Mauvais élèves

Toujours selon le rapport, « comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et La Réunion sont les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1 000 habitantes âgées de 15 à 64 ans ». 

Ernestine Ronai prévient toute stigmatisation et avance une explication quant au fort taux de victimes constaté dans le 93 : « En Seine-Saint-Denis, ça n’est pas parce que nous avons une population plus précaire, plus jeune, qu’il y a des violences, c’est parce que nous travaillons mieux, que les plaintes augmentent ».

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