Harcèlement scolaire : brutale réalité des enfants, sous-estimée par les adultes
Un « poison » quotidien, souvent sous-estimé par les adultes. La nouvelle campagne de lutte contre le harcèlement scolaire a été lancée dimanche (1er septembre) avec une vidéo explicite.
Une vidéo, deux temps, deux perceptions. Dans une vidéo lancée sur les réseaux sociaux, par le gouvernement, pour lutter contre le harcèlement scolaire, deux visions de ce fléau se succèdent. Dans une première partie, dans une mise en scène, des adultes reproduisent ce qu’ils imaginent être le harcèlement.
Dans un second temps, des élèves reproduisent des faits de harcèlement réels rapportés via le 3018, numéro de téléphone dédié au harcèlement scolaire.
Violence physique, psychologique, incitation au suicide, à l’école, sur les réseaux sociaux. Choqués, la larme à l’œil, le groupe d’adultes prend conscience et réagit : « on a été soft », « tellement sous-estimé » ou encore « on était carrément à côté de la plaque ».
Poison
« Je lance ce matin une campagne choc pour que plus personne ne puisse passer sous silence ce poison qui peut briser des vies et des familles. Pour que les souffrances et les appels à l’aide exprimés par nos enfants soient toujours entendus. Et une protection toujours apportée », rappelait hier (2 septembre), le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, en partageant la vidéo sur X.
Dans le même temps, Nicole Belloubet, ministre de l’Education démissionnaire, en faisait de même en déclarant : « Le harcèlement à l’École est un fléau insoutenable. Une réalité souvent difficile à percevoir. Face au harcèlement. Tous concernés ! ».
Le harcèlement scolaire en chiffres
La vidéo de lutte contre le harcèlement scolaire s’ouvre sur un premier chiffre : « plus d’un million d’enfants sont victimes de harcèlement à l’école chaque année en France ».
En février dernier, les résultats d’une enquête nationale étaient dévoilés. En novembre 2023, 21 700 élèves volontaires, du CE2 à la terminale, étaient invités à remplir, anonymement, un questionnaire d’auto-évaluation.
Moqueries, violences, messages insultants ou menaçants sur les réseaux sociaux, autant de situations évaluées. Il en est ressorti que 5 % des élèves du CE2 au CM2 étaient victimes de harcèlement scolaire, ainsi que 6 % des collégiens et 4 % des lycéens.
Selon ces chiffres, c’est en moyenne plus d’un élève par classe qui est concerné par le harcèlement scolaire.