Guy Bedos, humoriste, satiriste et comédien est mort
On se rappelle de sa revue de presse, dans laquelle il écorchait les politiques de tous bords ou encore de son rôle de Simon dans deux films mythiques d’Yves Robert. Le comédien et humoriste français d’origine algérienne, Guy Bedos est décédé. Il laisse, derrière lui, un combat pour l’humour et un sens de l’engagement à gauche.
Son phrasé particulier nous manquera. L’humoriste et comédien Guy Bedos n’est plus. Son fils, Nicolas Bedos, lui aussi humoriste a annoncé la mort de son père à l’âge de 85 ans. On se rappelle de ses revues de presse aux tons cinglants, de son engagement permanent à gauche et pour les causes des droits de l’homme mais aussi pour ses rôles au cinéma.
Né le 15 juin 1934 à Alger, il y vivra jusqu’en 1949. Il restera tout de même très attaché à son pays d’enfance. A 5 ans, ses parents se séparent et il se retrouve dans un univers familiale fait de violence entre un beau-père orageux et une mère dure. Il décidera d’ailleurs dés son arrivée en France, de quitter assez vite la maison familiale pour se consacrer au théâtre. L’école Blanche lui ouvre les portes.
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Belmondo, Marielle, Aumont et les « copains » de cours
Avec ses acteurs, il arrive ainsi à surmonter cette enfance qu’il qualifiait lui même de « dépressive ». Par hasard, le music-hall va lui tendre ses premiers rôles. De sketch en sketch, il se produit dans des cabarets avec des soutiens comme Jacques Prévert ou Boris Vian.
Sa carrière décolle et on se souvient de ses duos avec sa première femme, la comédienne Sophie Daumier (morte en janvier 2004). Ce tandem comique interprète des skeches comme le raciste des Vacances à Marrakech le tombeur de La Drague ou encore le miséreux sexuel de Toutes des salopes.
Il aura aussi une carrière au cinéma avec ses rôles de Simon, un médecin qui subit les affres de sa mère juive dans les deux films d’Yves Robert, Un éléphant, ça trompe énormément et Nous irons tous au Paradis. Il n’aura toutefois pas une grande carrière au cinéma préférant les planches où sa liberté de ton est appréciée.
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Accédant au statut de « stand upper » en 1974, il ne s’arrêtera qu’en 2013 lors d’un septacle à l’Olympia à l’âge de 80 ans. Satiriste politique, il a fait partie de la famille des grands humoristes francais comme Pierre Desproges ou Coluche. Il gardera de ses débuts, une volonté d’aider des jeunes comiques et ouvra les portes de nombreux théâtres pour des jeunes d’origine maghrébine qui se lancaient dans le métier.
Un homme de gauche et de conviction
Connu pour ses saillies, il restera attaché à un engagement à gauche.Souvent en colère, le satiriste s’en prend à la droite mais aussi à la gauche quand celle-ci ne répond pas à des critères humains. On le retrouvera ainsi aux cotés de Gisèle Halimi (marraine laîque de Nicolas Bedos) mais aussi de Simone Signoret et d’autres pour les associations de réfugiés, des droits de l’homme ou de droit au logement.
Même s’il se dit proche de François Mitterand, cela ne l’empêche pas de l’ereinter dans certains de ses spectacles. Ses invectives lui vaudront plusieurs procès avec notamment Marine Le Pen ou Nadine Morano. Impliqué aussi dans l’antiracisme, il se dit profondément athée.
Sensible, humain, ouvert vers les autres, Guy Bedos laisse un grand vide et plusieurs héritiers comme Christophe Alévêque ou Stéphane Guillon. Proche de Desproges et de Fellag, on gardera en mémoire un humoriste saillant, un satiriste brillant et un poil à gratter qui nous manquera.